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Le "Conseil national de la refondation" souhaité par Emmanuel Macron inquiète les syndicats

Les syndicats ont rendez-vous ce vendredi à l'Elysée. Ils craignent que le "Conseil national de la refondation" voulu par Emmanuel Macron soit un moyen de les court-circuiter.

Le rendez-vous est fixé en début d'après-midi. Les syndicats déjeunent à l'Elysée avec Emmanuel Macron. Au menu: le "Conseil national de la refondation", souhaité par le président de la République. Une "nouvelle méthode" pour mettre fin à "l'essoufflement démocratique fort" des Français.

Ce Conseil composé d'élus des territoires, d'associations et de citoyens tirés au sort, serait amené à plancher sur les gros dossiers à venir. Pouvoir d'achat, santé, école, retraite... Une idée qui inquiète les syndicats.

Invité sur BFM Business ce vendredi, Frédéric Souillot, nouveau secrétaire général de Force Ouvrière, a affirmé "ne pas attendre grand chose" du déjeuner organisé à l'Elysée.

"Ce rendez-vous que nous réclamons depuis sa réélection tombe avant le premier tour des législatives. On sent qu'il y a un peu de communication", remarque Frédéric Souillot.

S'agit-il de mieux tenir compte du terrain ou de mieux court-circuiter les syndicats? La CGT, qui dénonce une nouvelle usine à gaz, a d'ores et déjà indiqué qu'elle ne se rendrait pas à l'Elysée.

Encore un outil supplémentaire

Les autres attendent de juger sur pièces mais s'interrogent: à quoi bon créer une instance supplémentaire alors qu'il existe déjà le conseil economique social et environnemental?

Un haut responsable syndical souligne qu'il y a déjà eu beaucoup d'initiatives pour mieux impliquer la population: cahiers de doléances, grand débat, consultation citoyenne... Sans que rien ne débouche sur grand-chose.

Dernier exemple en date, le chèque alimentaire. Une idée proposée à l'issue de la consultation citoyenne, qui vient encore d'être reléguée à plus tard. "Généralement, plus il y a de monde autour de la table, moins il y a de résultats", renchérit un autre responsable syndical.

En clair, cet outil censé incarné la nouvelle méthode d'Emmanuel Macron est au mieux perçu comme un produit purement cosmétique, au pire, comme un moyen non pas de mieux associer mais au contraire, de mieux contourner les syndicats.

Caroline Morisseau