La semaine de travail en 4 jours séduit massivement, mais gare aux déconvenues

C’est presque un plébiscite. Plu de trois Français sur quatre sont favorables à la semaine de 4 jours selon un sondage Odoxa pour BFMBusiness. La question qui leur était posée était claire: souhaiteriez-vous travailler 4 jours par semaine au lieu de 5 sans réduire votre durée hebdomadaire de travail? Si vous devez travailler 35 heures par semaine, cela signifie que vous travailleriez un peu moins de 9 heures par jour pendant 4 jours au lieu de 7 heures par jour pendant 5 jours.
41% des actifs se disent "tout à fait d’accord" et 36% "plutôt d’accord". Et le niveau d’approbation est encore plus massif chez les jeunes: 83% des 25-34 ans sont pour la semaine en 4 jours. Si cette idée défendue par Gabriel Attal séduit autant, c’est probablement parce que les salariés voient tous les avantages qu’ils pourraient en tirer.
Une forme d'équité
A la clé, il y a évidemment le gain de temps perdu dans les transports, et, pour ceux qui viennent travailler en voiture, 20% de carburant économisé par semaine. Mais c’est aussi, pour ceux qui sont aux 35 heures, une forme d’équité par rapport à ceux qui ont droit à des RTT parce qu’ils travaillent plus longtemps, mais aussi vis-à-vis de ceux qui peuvent télétravailler alors que la majorité des salariés exerce un métier imposant leur présence systématique sur leur lieu de travail.
Le passage à la semaine en quatre jours peut être aussi une aubaine pour employeurs. D’abord, cette réorganisation des horaires ne leur coûterait pas plus cher. Ensuite, 35 heures en quatre jours cela implique des journées de travail de 8 heures et 45 minutes, ce qui peut être très pratique pour certaines activités. Le commerce par exemple.
Pour des magasins ouverts de 9h30 à 19h30, il suffit juste de bien répartir les 75 minutes de pause octroyées par jour. Enfin, dans les secteurs où les entreprises peinent à recruter, la semaine en quatre jours peut se révéler un atout pour séduire les bons profils.
Une réorganisation des horaires qui n'est pas sans risque
Pour autant, il ne faut pas négliger les inconvénients potentiels. Il y a le risque, pour les salariés, que ces journées de travail rallongées soient plus fatigantes qu’ils ne le pensent. Les parents doivent de surcroît prendre en compte les conséquences éventuelles pour organiser la vie familiale: horaires de la crèche, coût de la nounou, prise en charge des enfants scolarisés en dehors des heures de cours.
Pour les employeurs également, cette semaine en quatre jours n’est pas sans risque. Un salarié qui travaille près de neuf heures par reste-t-il aussi performant, aussi vigilant que lorsqu’il se contentait de sept heures quotidiennes? Autre question importante: comment gérer la répartition des journées non travaillées. On le constate dans les entreprises octroyant des RTT, les demandes s’avèrent plus fortes le lundi, le mercredi et le vendredi. En résumé, si les Français plébiscitent cette semaine en quatre jours, il ne faut pas négliger tous ces points qui pourraient générer quelques désillusions.
