La joaillerie Courbet cherche des alternatives aux laboratoires russes pour ses diamants de synthèse

Courbet, installée place Vendôme aux côtés des grands noms de la joaillerie, veut verdir le secteur. L'entreprise française utilise de l'or recyclé et des diamants de synthèse fabriqués en laboratoire, pour ne pas épuiser les sols.
Problème, les gros diamants de plusieurs carats étaient produits en Russie. Le joaillier assure à BFM Business avoir cessé toute collaboration avec les laboratoires russes depuis le début de la guerre en Ukraine. Il cherche désormais à réorienter la production de ces grosses pierres vers d'autres pays.
"Nous avons aussi l'habitude de travailler avec des laboratoires américains, israéliens et français", indique une porte-parole de l'entreprise. En France, Courbet fait appel à Diam Concept, le premier producteur de diamants synthétiques du pays. Mais le rendement n'y est pas encore suffisant pour réorienter toute la production vers la France, précise l'entreprise.
La production des diamants articiels est plus verte car elle n'exploite pas les sols. On estime que "pour obtenir un diamant d’un carat, d’environ 0,2 gramme, il faut extraire jusqu’à 250 tonnes de minerais. Soit le poids de trois avions", expliquait à Ouest France Manuel Mallen, co-fondateur de Courbet et ancien de chez Richemont.
Une production énergivore
Moins polluant que l'exploitation d'une mine à ciel ouvert, faire "pousser" des diamants en laboratoire n'en reste pas moins très énergivore. Deux techniques existent: la production "HPHT", haute pression haute température, utilisée par les laboratoires russes, et la production avec des réacteurs plasma CVD, à laquelle a recours Diam Concept, qui fournit des diamants à Courbet.
Un procédé "dix fois moins énergivore que la HPTP", précise Véronique de Beaumont, gemmologue et directrice Marketing et Commercial de l'entreprise française.
Pour mesurer l'impact écologique de la production, il faut aussi prender en compte l'origine de l'énergie. En Chine, l'un des mastodontes du secteur, le charbon est souvent la norme. "Nous sommes très chanceux en France car nous bénéficions de l’énergie décarbonnée grâce au nucléaire. Nous sommes les meilleurs élèves au monde", assure Véronique de Beaumont.
Pour l'instant, l'entreprise ne ne se dit pas trop pénalisée par la flambée des prix de l'énergie, qui s'est accélérée depuis la crise ukrainienne. Mais elle n'exclut pas de répercuter la hausse, le cas échéant.