La Banque de France abaisse pour la 3ème fois sa prévision de croissance pour le pays en 2025 (divisée par deux en un an)

La Banque de France - Jacques Demarthon - AFP
La Banque de France toujours plus pessimiste pour l'économie française. Dans son enquête mensuelle de conjoncture publiée ce mercredi, l'institution a de nouveau abaissé sa prévision de croissance pour 2025, de 0,7 à 0,6%. En mars, elle avait déjà revu à la baisse ses estimations de 0,9 à 0,7%. Il y a neuf mois encore, en septembre dernier, la Banque de France projetait une croissance de 1,2%. En neuf mois, l'institution a donc divisé par deux la croissance française anticipée pour cette année 2025.
Après une croissance de 1,1% en 2024, la France s'oriente donc vers une nouvelle année d'activité morose. Et pour cause, "la hausse des droits de douane et l’incertitude sur les négociations commerciales pèseraient sur la croissance du PIB en 2025" avec notamment des exportations qui "ralentiraient fortement", souligne la Banque de France.
Impact des droits de douane
Une légère embellie est prévue pour 2026 et 2027 avec respectivement 1 et 1,2% d'augmentation du PIB attendue. Notons toutefois que les prévisions de la Banque de France reposent sur un scénario dans lequel les surtaxes dites "réciproques" de Donald Trump "resteraient à leur niveau actuel de 10% et ne seraient pas relevées à l’issue de la suspension de 90 jours décrétée par l’administration américaine". Ce qui n'est pas encore gagné.
Pour l'institution, la "hausse des droits de douane et l'incertitude économique associée" coûteraient au total 0,4 point de PIB à l'économie tricolore d'ici à 2027. Un impact moindre que celui évalué pour la zone euro (-0,7 point selon la BCE), la France étant moins exposée au commerce avec les États-Unis que nombreux de ses voisins.
Net ralentissement de l'inflation
Il y a tout de même une bonne nouvelle pour les consommateurs: l'inflation va continuer son reflux pour s'établir à 1% (en données harmonisées) en moyenne sur l'année, après 2,3% en 2024.
Ce net ralentissement s'explique surtout par "un repli marqué des prix des l'énergie" tandis que les prix alimentaires contribueraient positivement à l'inflation en raison des hausses de prix découlant des négociations commerciales entre distributeurs et industriels ainsi que des transmissions de hausses de prix de matières premières (cacao, café) aux produits finaux.
Toujours est-il que l'inflation resterait durablement sous le fameux objectif de 2% puisqu'elle est attendue à 1,4% en 2026 et à 1,8% en 2027. De leur côté, les salaires augmenteraient plus vite que les prix, de l'ordre de 2,3% en moyenne chaque année entre 2025 et 2027.
Enfin, le taux de chômage augmenterait légèrement de 7,6 à 7,7% entre 2025 et 2026 avant de redescendre à 7,4% en 2027.