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Inflation, comptes publics... Les nouvelles prévisions du gouvernement pour le quinquennat

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à l'Elysée le 18 juillet 2022

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à l'Elysée le 18 juillet 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le programme de stabilité du gouvernement présenté jeudi table sur un retour à une inflation inférieure à 2% en 2024. La dette, elle, commencerait à baisser en 2025 tandis que le déficit serait ramené sous les 3% à la fin du quinquennat.

Le gouvernement a présenté jeudi son traditionnel programme de stabilité économique avec des prévisions relativement optimistes eu égard aux nombreuses incertitudes géopolitiques (coupure du gaz russe, ralentissement de la croissance américaine...).

Bercy table ainsi sur une croissance de 2,5% cette année. Une prévision conforme à celle de la Banque de France mais supérieure à celle de l'Insee (2,3%). Pour le reste du quinquennat, aucune récession en vue. Le PIB tricolore devrait continuer de progresser, bien qu'à un rythme moins soutenu selon l'exécutif: +1,4% en 2023 (contre 1,2% pour la Banque de France), +1,6% en 2024, +1,7% en 2025 et 2026 et +1,8% en 2027.

Des niveaux de croissance qui seront selon Bruno Le Maire rendus possibles grâce aux différentes réformes engagées, que ce soit sur les retraites, l'assurance chômage, la baisse des impôts de production, la formation professionnelle ou le plan France 2030.

L'inflation hors tabac (IPCHT) devrait de son côté atteindre 5,1% cette année (5,6%, selon la Banque de France) avant de ralentir à 3,3% en 2023, puis de repasser sous la barre des 2% en 2024 (1,9%) et de se stabiliser les trois années suivantes (1,75%).

Le déficit public sous les 3% en 2027

A travers ce programme de stabilité, Bruno Le Maire veut aussi envoyer un signal fort à Bruxelles: avec un sérieux budgétaire affiché, la France parviendra à redresser ses comptes publics.

A 5% en 2022 et 2023, le déficit public diminuerait progressivement pour être sous les fameux 3% en 2027 (2,9%), comme s'y est engagé le gouvernement. Cette trajectoire devrait permettre d'entamer la baisse de la dette publique dès 2025 (113,3% du PIB) pour arriver à 112,5% en 2027. Un niveau qui resterait malgré tout encore supérieur à celui observé aujourd'hui (111,9%).

"Faire augmenter la croissance plus vite que la dépense"

Pour tenir ces engagements, l'Etat et les collectivités seront mis à contribution: les dépenses en volume du premier seront réduites de 0,4% et le gouvernement proposera aux secondes de baisser leurs dépenses de fonctionnement de 0,5%. Au total les dépenses publiques sur le quinquennat n'augmenteraient ainsi que de 0,6% en volume.

"Ce taux d'augmentation de la dépense publique en volume et le plus faible depuis vingt ans", a indiqué Bruno Le Maire, assurant que l'augmentation des dépenses publiques étaient de l'ordre de 2% ces deux dernières décennies. "Je pense qu'il n'y a pas d'exemple plus clair de notre volonté de maitriser la dépense publique en France", a ajouté le ministre de l'Economie.

Toutefois les dépenses sociales seront augmentées de 1,3% en volume et en valeur pour la sphère sociale, l'hôpital, la politique de santé et les administrations sociales.

"L'objectif du gouvernement est de réduire la dépense publique sans rentrer dans une politique d'austérité, faire augmenter la croissance plus vite que la dépense. Ce scenario est réaliste et volontariste. C'est une question courage politique et de détermination", a insisté Bruno Le Maire.

Habituellement programmée en avril, la présentation du programme de stabilité a été reportée de quelques semaines cette année pour cause d'élection présidentielle. Le texte sera prochainement débattu à l'Assemblée (sans vote) avant d'être envoyé à Bruxelles.

Thomas Schnell avec Paul Louis