Hausse des prix: Bruno Le Maire assure "qu'il n'y aura pas de 'mars rouge'"

"Arrêtons de jouer avec les peurs des Français". Invité sur RMC et BFMTV ce lundi, Bruno Le Maire a dénoncé le discours de la grande distribution qui alerte depuis plusieurs semaines sur un mois de mars "rouge", avec une nouvelle flambée des prix alimentaires dans les rayons au moment où les négociations commerciales annuelles s’achèvent entre industriels et distributeurs.
"Il n’y aura pas de mars rouge. Il n’y a aucune raison qu’il y ait un mars rouge. Que ce message soit bien entendu", a pourtant assuré le ministre de l’Economie, jugeant le discours de la grande distribution "irresponsable".
S’il a reconnu que "les prix de grande consommation ont augmenté de l’ordre de 13%" dans les hyper et supermarchés, et que "nous allons rester à des niveaux de prix qui (…) sont très élevés, il n’y a aucune raison que ces prix s’enflamment à partir du mois de mars", a martelé Bruno Le Maire.
Sortie de l’inflation "vers la mi-2023"
Ce genre de prédiction, comme celles de certaines "prévisionnistes" qui promettaient "récession, chômage et vague faillites, ne correspond pas à la réalité", a poursuivi le ministre. "Oui, la situation est difficile mais les résultats de l’économie française sont solides. Le chômage continue de baisser et je maintiens que nous devrions sortir de l’inflation vers la mi-2023", a-t-il dit.
Bruno Le Maire a également considéré que "sauf événement international majeur, lié notamment à la guerre en Ukraine qui est suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de toutes nos têtes (…), nous devrions à partir de 2024 retrouver un cycle de croissance puissant notamment autour de la décarbonations de l’économie et de la transition climatique".
Le panier anti-inflation enterré?
Si le ministre de l’Economie s’attend à un reflux de l’inflation dans les prochains mois, il a tout de même appelé l’ensemble des distributeurs à "faire des efforts supplémentaires pour protéger le pouvoir d’achat des Français", estimant que "nous pourrons vaincre l’inflation si collectivement, si chacun s’y met: l’Etat, les entreprises, tout le monde".
Le locataire de Bercy recevra à cet égard les acteurs de la grande distribution cette semaine pour "trouver une solution ensemble" face à la hausse des prix. Car "se mettre devant un micro et dire aux Français 'Ca va être terrible, ça va être épouvantable’, ça ne fait pas beaucoup avancer les choses", a encore taclé Bruno Le Maire.
Parmi les options avancées dans un premier temps par le gouvernement: le "panier anti-inflation". Finalement, "je ne sais pas si ce sera un panier anti-inflation. Ce sera ce que les distributeurs trouveront de plus utile et de plus efficace", a annoncé le ministre de l’Economie qui a fixé au 15 mars la date butoir pour "trouver ensemble une solution opérationnelle".
Enfin, Bruno Le Maire a indiqué que Bercy allait mener une nouvelle "enquête au printemps pour nous assurer que personne ne s’en met plein les poches dans cette période qui est dure pour tous nos compatriotes". La dernière enquête avait conclu en novembre qu’il n’y avait pas à ce stade de "profiteurs" de crise, ni parmi les distributeurs, ni parmi les industriels.