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Baisses d'impôts, nouvelles dépenses: le coût du programme d'Emmanuel Macron

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Le programme du président réélu est chiffré à 50 milliards d'euros. Un coût qui doit être couvert par autant d'économies durant le quinquennat.

Cinq ans de plus pour Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat réélu dimanche soir face à Marine Le Pen va pouvoir poursuivre son action entamée en 2017. Objectif de ce second mandat en termes de politique économique: maintenir le cap sur l'attractivité de la France et la compétitivité des entreprises via des baisses d'impôts dont devraient également bénéficier les ménages. Le tout pour un coût total de 50 milliards d'euros répartis entre 15 milliards de réduction de la fiscalité et 35 milliards d'euros de nouvelles dépenses.

Du côté des baisses d'impôts, les entreprises capteraient 7 milliards d'euros du manque à gagner pour l'Etat à travers la suppression d'un impôt de production: la CVAE. Les ménages bénéficieraient quant à eux de la suppression de la redevance audiovisuelle, de l'allègement de la fiscalité sur les susccessions et les donations et de la baisse des charges pour ce qui concerne les indépendants. Soit 8 milliards d'euros de réduction de la fiscalité.

En parallèle, Emmanuel Macron prévoit 35 milliards d'euros de dépenses publiques nouvelles. 12 milliards seront fléchées vers l'éducation, 10 vers la transition énergétique, 8 pour la santé et 5 milliards pour la famille et l'enfance.

50 milliards d'euros d'économies espérées

Pour financer ce programme à 50 milliards d'euros, le chef de l'Etat table sur 15 milliards d'euros d'économies grâce à différentes réformes dont la réforme des retraites qui devrait rapporter à elle seule 8 milliards d'euros. 15 milliards d'euros d'économies sont également espérées grâce à la modernisation et la numérisation de l'Etat. Enfin, la réduction des dépenses courantes devraient générer 20 milliards d'euros.

Voilà pour les projections. Dans les faits, le programme d'Emmanuel Macron pourrait coûter bien plus cher que prévu et nécessiter davantage d'économies, au risque d'aggraver un peu plus le déficit public. Le bouclier tarifaire mis en place pour préserver le pouvoir d'achat des Français face à la flambée des prix de l'énergie doit être maintenu aussi longtemps que le prix resteront élevés, a déjà fait savoir le président. Ce qui aura un coût non négligeable sachant que ce dispositif a déjà coûté 26 milliards d'euros.

Enfin, la France n'est pas à l'abri de la remontée des taux d'intérêt qui va augmenter les coûts de financement de l'Etat. Le taux français a dix ans a touché les 1,40% la semaine dernière.

Thomas Sasportas avec Paul Louis