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1er-Mai: qui a le droit de travailler pendant ce jour férié?

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La loi interdit en théorie de faire travailler des salariés le 1er mai. Quelques exceptions sont toutefois prévues.

Ils veulent faire changer la loi. Ces derniers jours, boulangers et fleuristes sont montés au créneau pour réclamer l'autorisation de faire travailler les salariés le 1er mai, ce que la loi interdit en théorie.

Selon, le Code du travail, la fête du Travail est en effet le seul jour férié obligatoirement chômé, sans perte de rémunération, pour tous les salariés. En cas de non respect des règles, un chef d'entreprise risque 750 euros d'amende par salarié et 1.500 euros quand celui-ci est mineur. Plusieurs boulangers et fleuristes auraient ainsi été verbalisés l'an passé après des contrôles de l'Inspection générale du travail.

Il existe néanmoins des exceptions pour les entreprises qui "en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail" et qui peuvent donc faire travailler leurs salariés, lesquels bénéficieront d'un doublement de leur rémunération. Cela concerne plusieurs secteurs comme les hôpitaux ou les transports publics.

Une loi "difficilement compréhensible"

La loi reste floue malgré tout. Quelles sont précisément les entreprises qui "ne peuvent interrompre le travail" le 1er mai? Pour la Confédération nationale des boulangers, une boulangerie qui livre des hôpitaux, des établissements pénitentiaires ou des Ehpad pourrait faire partie des exceptions. Et il pourrait en être de même selon elle s'il n'y a qu'une seule boulangerie-pâtisserie au sein d'une commune.

Pour les autres en revanche, seuls les chefs d'entreprise peuvent travailler voire des membres de leur famille sous réserve qu'ils ne soient pas salariés.

Des discussions ont été entamées entre la Confédération des boulangers et le ministère du Travail. "Je m'engage à soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er-Mai s'ils le souhaitent. (...) Ça fait partie de ces contraintes qui méritent d'être desserrées", a déclaré la ministre du Travail Catherine Vautrin.

"L'application de cette loi est aujourd'hui difficilement compréhensible", a également reconnu Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l'Emploi.

"Ce sont des métiers importants. Si, sur une base volontaire avec des compléments de salaire, les gens ont envie de s'organiser, on doit pouvoir laisser (faire) avant de pouvoir clarifier les choses dans la loi", a-t-elle dit.

Une proposition de loi pour autoriser l'ouverture des commerces le 1er mai

Des sénateurs centristes ont justement déposé une proposition de loi pour permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er mai, visant notamment les boulangers et fleuristes. La CGT a dit s'y opposer contrairement au gouvernement qui entend soutenir "cette initiative", a indiqué Catherine Vautrin.

Le tribunal de police de La Roche-sur-Yon a par ailleurs relaxé vendredi cinq boulangers qui avaient ouvert un 1er mai, un jugement qui "a montré la nécessité d'accepter le fait que quelqu'un puisse travailler dès lors qu'il est volontaire et payé, double", a ajouté la ministre.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco