"Une épée de Damoclès": François Bayrou affirme que "la France n'a jamais été aussi endettée" depuis la guerre

Dès les premières minutes de son discours de politique générale, le Premier ministre a évoqué l'accélération de l'endettement de la France depuis plus de quarante ans.

Le chef du gouvernement ne pouvait pas ouvrir son discours de politique générale sur une autre problématique: celle de l'endettement accru de la France. "Depuis la guerre, la France n'a jamais été aussi endettée dans son histoire qu'elle ne l'est aujourd'hui, a-t-il souligné à la tribune de l'Assemblée nationale ce mardi 14 janvier. Et j'affirme qu'aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de cette situation de surendettement et si elle ne se fixe pas comme objectif de contenir et de réduire cette dette."

"Tous les partis d'opposition demandant sans cesse des dépenses supplémentaires ont aussi dansé le tango fatal qui nous a conduits au bord de ce précipice. Cette dette est une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social", a affirmé François Bayrou.

"Une cascade de crises" sous le mandat d'Emmanuel Macron

Dans une courte démonstration, le Premier ministre a évoqué les différentes étapes qui ont mené la dette publique française au-delà des 110% du PIB. "Quand François Mitterrand est élu en 1981, la France est l'un des pays les moins endettés du monde avec à peine plus de 20% de dette sur notre production nationale, a-t-il rappelé. Dès 1995, c'est 52% : plus de 30 points d'endettement en 14 ans."

Une forte hausse que François Bayrou attribue à la logique d'alternance gauche-droite: "il fallait que les Français y trouvent leur compte."

Le chef du gouvernement évoque également un tournant au début du XXIème siècle, sous le gouvernement de Lionel Jospin alors que les critères de santé économique de la France sont encore plutôt positifs à la fin des années 1990 selon lui: "en 2000, les courbes se cassent brutalement et commence une descente que rien ne semble pouvoir arrêter. Entre 2007 et 2012, accélération de l'endettement: 25 points de produit intérieur. Entre 2012 et 2017, 10 points d'augmentation de l'endettement. Et depuis 2017, Emmanuel Macron 12 points."

"Tous les partis de gouvernement ont une responsabilité dans la situation créée ces dernières décennies."

Après la crise des subprimes qui a marqué le début du quinquennat Sarkozy, François Bayrou reconnaît que le mandat d'Emmanuel Macron a été traversé d'une "cascade de crises coup sur coup jamais vues et imaginées", citant les gilets jaunes, le Covid, la guerre en Ukraine, l'inflation et enfin l'explosion des prix de l'énergie.

Timothée Talbi