Thierry Breton déplore que la France soit "incapable" de "bâtir un budget qui n'est pas en déficit majeur"

Invité ce dimanche de BFM Politique, l'ex-commissaire européen réagi aux propos d'Emmanuel Macron jugeant "caduques" les règles européennes en matière de déficit public.

Faut-il en finir avec la règle européenne du déficit à 3%? Dans un entretien au Financial Times, Emmanuel Macron a récemment estimé que le "cadre financier et monétaire dans lequel nous vivons est caduc" dans une Europe qui doit "accélérer" et "éviter la sortie d'autoroute", plaidant pour davantage d'investissements communs au niveau européen. Le Pacte de stabilité et de croissance impose aux États de la zone de limiter le déficit public à 3%, sauf circonstances exceptionnelles.

L'éco du monde : La France a levé aujourd'hui 13 milliards d'euros de dettes – 06/02

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"Ce qui est légitime, c'est d'arrêter d'augmenter notre dette", a réagi ce dimanche midi l'ex-commissaire européen Thierry Breton sur le plateau de BFMTV. "3%, ça a l'air tout petit", mais "3% de déficit" représente "100 milliards d'euros de plus de dette par an", a-t-il soutenu. "Qui va payer?" s'est-il interrogé. "Cette règle des 3% [n'est] pas quelque chose qui sort du ciel comme ça, c'est tout simplement parce qu'il y a un moment où ça devient insoutenable", a poursuivi Thierry Breton.

"Ça devient insoutenable que la France soit incapable, seul pays d'Europe, à bâtir un budget qui ne soit pas en déficit majeur", a déploré Thierry Breton.

"Pas encore" de crise financière

La France ne dirige toutefois "pas encore" vers une crise financière "parce qu'on a beaucoup d'épargne", a-t-il poursuivi.

"Les marchés financiers savent que, à la fin, si jamais il y a un problème, on ira chercher l'épargne des Français pour payer le remboursement de la dette", a soutenu Thierry Breton, évitant pour l'heure à la France d'être "attaquée comme l'Angleterre l'a été après les folies de Liz Truss", l'ex-Première ministre dont le "mini-budget" avait provoqué la chute en 44 jours.

"Mais, si on ne corrige pas la trajectoire, alors oui, ça nous arrivera un jour", a prévenu l'ex-commissaire européen.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV