Le projet de budget de Sébastien Lecornu prévoit une trentaine de milliards d'euros d'économie (contre 44 milliards pour celui de Bayrou)

Le Haut conseil des finances publiques a rendu son avis sur le projet de budget déposé par le Premier ministre Sébastien Lecornu. L'institution juge que le texte repose sur des hypothèses économiques "optimistes".

Le projet de budget que Sébastien Lecornu va présenter mardi en conseil des ministres propose un effort budgétaire d'une trentaine de milliards d'euros, selon l'avis rendu lundi 13 octobre par Haut conseil des finances publiques (HCFP) sur ce document.

Cet effort se décompose en environ 17 milliards d'euros d'économies de dépenses, et autour de 14 milliards d'euros supplémentaires grâce à des mesures sur les recettes fiscales.

Pour rappel, le plan d'économies présenté par François Bayrou en juillet lors de ses orientations budgétaires se montait à 43,8 milliards d'euros.

Ce projet de budget qui devrait être largement modifié par le Parlement, repose sur des hypothèses économiques "optimistes" sur la croissance visée en 2026, a estimé le Haut Conseil. Cet organisme, présidé par Pierre Moscovici et qui dépend de la Cour des comptes, a émis des doutes sur le niveau de croissance espérée par le gouvernement dans sa copie (1,0%), alors que les économies budgétaires risquent de peser sur l'activité.

L'année blanche : 3,6 milliards d'économies

Par ailleurs, toujours selon l'institution, l'instauration d'une année blanche, soit un gel total des revalorisations des prestations sociales et des retraites en 2026, générerait 3,6 milliards d'euros d'économies (dont 2,9 millieurs sur les retraites, le reste sur les autres prestations), affectant tous les bénéficiaires hors minima sociaux.

Le gel du barème de l'impôt sur le revenu (IR) devrait rapporter 1,9 milliard d'euros à l'Etat en 2026, selon un chiffrage jugé "vraisemblable".

Le barème de l'IR est usuellement indexé chaque année sur l'inflation afin de tenir compte des effets de la hausse des prix, et son gel aurait pour conséquences d'augmenter mécaniquement les impôts de certains ménages, et de rendre imposable de nouveaux ménages qui ne l'étaient pas.

MC avec AFP