Dette publique: 3 Français sur 4 jugent urgent de la réduire

Ce vendredi soir, l’agence de notation S&P Global pourrait dégrader la note de la France. Cette dégradation éventuelle n’aurait probablement pas de conséquences immédiates. La France resterait parmi les pays considérés comme fiables par les institutions qui prêtent de l’argent aux Etats. Mais une telle décision mettrait un peu plus sur le devant de la scène le talon d'Achille de l'économie française: le niveau de sa dette proche des 3000 milliards d’euros.
La grande majorité des Français en est consciente. Selon un sondage réalisé par l’institut Elabe, le niveau de la dette publique inquiète 71% de ses habitants en âge de voter. Des Français également d’accord avec le diagnostic du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, quand il dit qu’il est urgent réduire le niveau de cette dette.
Quelles solutions pour réduire la dette?
Trois Français sur quatre (76%) partagent ce diagnostic. En revanche, sur les solutions, aucun consensus ne se dessine. Quand on leur liste plusieurs possibilités pour réduire la dette, une réponse arrive légèrement en tête: l’instauration d’une "contribution exceptionnelle" des plus aisés. Elle est citée en premier par 34% des personnes interrogées. Mais l'option de la réduction des dépenses via des réformes n’arrive pas très loin derrière (30%).
Sans surprise, ce sont les actifs les plus modestes (ouvriers et employés) qui préféreraient réduire la dette en taxant les riches. Parmi les cadres et les professions intellectuelles, la grande majorité défend plutôt la baisse des dépenses. Tandis que les seniors, les retraités défendent en priorité la piste de la croissance économique dont l'avantage est qu'elle génère automatiquement plus de rentrées de taxes, d’impôts et de cotisations sociales tout en permettant de réduire la dépense publique, le haut niveau des créations d'emplois permettant de réduire la part du PIB consacré au soutien financier des chômeurs.
Les sympathisants d'Emmanuel Macron et du PS dans le même camp
Les divergences de points de vue sont aussi très politiques. Selon leurs préférences partisanes, les Français ne défendent pas les mêmes solutions. Ils se divisent en trois camps. Le premier - les partisans d'une contribution exceptionnelle des plus aisées- réunit les sympathisants de la France Insoumise, ceux du Rassemblement national mais aussi d’Europe Ecologie-Les Verts.
Dans le deuxième -les adeptes de la croissance- cohabitent les Français qui apprécient Emmanuel Macron et les sympathisants du parti socialiste. Alors que ceux qui placent largement en tête la baisse des dépenses regroupent principalement les Français restés fidèles à LR et ceux qui lui préfèrent Reconquête, le parti d'Eric Zemmour.
