"Des salariés qui perdent leur emploi": le président de la CPME réclame un budget "qui ne pénalise pas les entreprises"

Tout juste élu à la tête de la CPME, Amir Reza-Tofighi a appelé à boucler rapidement le budget. "La priorité des prochains jours et des prochaines semaines, c'est bien évidemment le budget", a plaidé le nouveau président de l'organisation patronale, invité ce jeudi matin sur le plateau de BFM Business.
"Aujourd'hui, on voit bien qu'on subit six mois de dissolution, censure, pas de budget, et des menaces de taxes et de nouveaux impôts en permanence", a-t-il affirmé.
"On n'a jamais eu autant de défaillances d'entreprises qu'au quatrième trimestre", ce qui est "la conséquence de six mois d'incertitudes politiques", a martelé Amir Reza-Tofighi.
Demandant de cesser les "jeux politiques", Amir Reza-Tofighi a réclamé un "budget qui ne pénalise pas les entreprises".
"Derrière toutes ces défaillances […], on a des salariés qui perdent leur emploi, on a des dirigeants qui parfois perdent tout", a-t-il poursuivi.
"Sortir des postures politiques"
Les négociations budgétaires avec le Parti socialiste sont toutefois dans l'impasse à l'heure actuelle, à la suite de l'emploi du terme "submersion" migratoire par François Bayrou.
"Au-delà du discours politique sur l'immigration […], je pense qu'avoir un budget qui n'est pas voté juste pour deux mots, c'est mettre en danger la France", a réagi Amir Reza-Tofighi, estimant qu'il fallait "sortir des postures politiques". "On est face à des secteurs qui sont bloqués parce qu'il n'y a pas de budget", a-t-il avancé, citant en exemple le secteur du bâtiment.
Pour le nouveau président de la CPME, cet "attentisme" politique risque de provoquer une montée du chômage.
"On a 117.000 chômeurs en plus au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre" soit "l'équivalent de la ville de Besançon", a-t-il alerté.
"J'entends que des mots peuvent provoquer un gouvernement qui tombe mais la réalité, derrière, ce sont des chômeurs en plus et des entreprises qui sont en train de tomber", a affirmé le successeur de François Asselin.