Dérapage budgétaire : Gabriel Attal assume des économies "impopulaires" mais "impératives"

L'ancien Premier ministre Gabriel Attal a affirmé mardi que le redressement des finances publiques de la France avait été "au coeur de (s)on action" durant son court séjour à Matignon, assumant des économies de plusieurs milliards d'euros "impopulaires mais impératives" en 2024.
"J'ai été nommé Premier ministre le 9 janvier 2024. Dès les premières minutes, il a été très clair que la question de la maîtrise des finances publiques serait au coeur de mon action à Matignon", a déclaré le chef de file des députés macronistes d'Ensemble pour la République devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la dérive des comptes publics en 2023 et 2024.
Il a passé en revue les mesures prises pour tenter d'éviter un nouveau dérapage du déficit public jusqu'à son départ huit mois plus tard, début septembre, après les élections législatives anticipées et son remplacement par Michel Barnier.
"J'ai eu le sentiment de consacrer l'essentiel (du) temps que j'ai passé à Matignon à faire des économies", a développé Gabriel Attal.
Il a cité entre autres la fin du bouclier tarifaire sur l'électricité, l'annulation par décret d'environ 10 milliards d'euros de crédits, le doublement des franchises médicales, la réforme de l'assurance-chômage désormais suspendue et la volonté de faire 15 milliards d'économies supplémentaires dans l'ébauche de budget pour 2025.
"Nous avons pris des mesures souvent impopulaires mais impératives pour baisser nos dépenses et tenir nos déficits. Chacune de ces décisions (...) a été contestée, attaquée, critiquée par les oppositions d'alors", a-t-il lancé.
Mais en conséquence, l'Etat a dépensé 11 milliards d'euros de moins en 2024 qu'en 2023, du jamais vu en 10 ans selon lui, alors que les dépenses publiques dans leur ensemble, notamment sociales et celles des collectivités locales, ont augmenté.
Le déficit public est attendu à environ 6% du PIB en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévus à l'automne 2023 et des 5,1% ciblés au printemps 2024 après réévaluation par le gouvernement Attal. Il ne redescendrait qu'en 2029 sous le maximum de 3% du PIB autorisé par l'UE.
Outre des dépenses en hausse, Gabriel Attal a attribué ce dérapage à des recettes moindres qu'anticipé, une baisse dont il dit avoir été informé début 2024.
Face à ces signaux, "nous avons enclenché un frein d'urgence sur nos finances publiques", preuve selon M. Attal que le gouvernement avait une "totale conscience (...) de la gravité de la situation".