Déficit de 8 millions d'euros: épinglé par la Cour des comptes, l'Élysée se justifie

La présidence de la République aurait-elle dépensé sans compter? Selon un rapport de la Cour des comptes, les dépenses de l'Élysée, en particulier celles liées aux déplacements et aux réceptions, ont fortement augmenté en 2023. Au point que le Palais a affiché un déficit de 8,3 millions d'euros cette année-là.
Les Sages invitent dès lors l'Élysée à "poursuivre ses efforts" pour contenir ses dépenses. De son côté, la présidence a réagi en affirmant que, "comme après chaque rapport", elle "tiendra compte des remarques de la Cour pour améliorer son organisation et ses dispositifs internes".
Elle assure par ailleurs "être mobiliséee pour gérer avec efficacité son budget" et évoque pour justifier la hausse de ses dépenses "un contexte d'une part inflationniste et d'autre part géopolitique et politique qui influence l'agenda de l'exécutif". Et l'Élysée d'ajouter que "malgré ces fortes contraintes, le budget 2023 est à l'équilibre, les 8 millions d'euros d'écart sur le prévisionnel ayant été comblés par de la trésorerie dont la présidence dispose".
"Problèmes d'organisation interne"
Dans son rapport, la Cour des comptes souligne l'augmentation du nombre de déplacements et réceptions, citant notamment les dîners d'État en l'honneur de Charles III et du Premier ministre indien Nadra Modi qui ont respectivement coûté 475.000 euros et 412.000 euros. "La France entretient des relations diplomatiques soutenues avec de très nombreux pays qui organisent des événements équivalents lorsqu'ils reçoivent le Chef de l'État", a réagi le palais présidentiel.
Avant de citer le spécialiste des dépenses de l'Élysée, René Dosière, qui a dit regretter que "la Cour n’ait pas mis une limite à une vision strictement comptable de l’argent public en détaillant le coût du diner d’Etat organisé en l’honneur du Roi d’Angleterre notamment. C’est une muflerie que de dire à son invité ce qu’il vous coûte. Or une visite d’un Chef d’Etat étranger est rare et sa finalité est de montrer la meilleure image de la France".
Si la Cour des comptes pointe les "aléas" dans l'agenda du président ainsi que des "problèmes d'organisation interne" qui ont ajouté aux coûts, elle salue tout de même une "démarche volontariste de cadrage des activités" de l'Elysée.
Mais dans un tel contexte, "les efforts doivent être poursuivis et confortés pour mieux anticiper les événements, améliorer la circulation de l'information entre les services, sensibiliser certains acteurs aux enjeux budgétaires (..) disposer d'outils de travail partagés et encadrer les dépenses de déplacement et de réception", ajoute la Cour des Comptes.