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Finances publiques

85% des pharmaciens se sont mobilisés, ils obtiennent une concession de la part de l'État sur les médicaments génériques

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Le 18 septembre, 85% des officines étaient fermées dans le cadre d'une mobilisation des pharmaciens contre des baisses de prix imposées sur les médicaments génériques.

Au lendemain d'une forte mobilisation dans la rue, les pharmaciens ont obtenu ce vendredi 19 septembre de l'État une réduction des baisses de prix imposées sur les médicaments génériques, mais les deux principales organisations du secteur continuent de dénoncer un effort insupportable.

L'État a accepté de réduire à 198 millions d'euros l'effort de baisse des prix demandé, contre 241,5 millions d'euros demandés jusqu'à alors, a indiqué dans un communiqué l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), à l'issue vendredi d'une réunion du Comité économique des produits de santé.

Mais "il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un coup de massue pour le réseau officinal", a indiqué le syndicat.

"Il est nécessaire de revoir le modèle économique des pharmacies, qui ne peut plus survivre avec de tels à-coups" dans la politique de prix des médicaments, a indiqué de son côté Philippe Besset, le président de la FSPF (Fédération des syndicats de pharmaciens d'officine).

Un effort "cinq fois supérieur" à ce qui est habituellement demandé

Les mesures annoncées depuis cet été par le gouvernement (baisses de prix, mais aussi baisse des taux de remise que peuvent accorder les industriels aux pharmaciens), représentent "un impact de l'ordre de 75 millions d'euros" pour les officines françaises, a-t-il regretté.

Les pharmaciens se sont massivement mobilisés jeudi contre ces mesures, avec 85% des pharmacies fermées et 15.000 manifestants dans 50 cortège, selon l'USPO.

La baisse des prix doit entrer en vigueur dès le 1er octobre, a indiqué la FSPF. Elle concerne 52 spécialités pharmaceutiques. Selon l'USPO, l'économie demandée sur les génériques est cette année "cinq fois supérieure" à celle habituellement demandée chaque année.

Le président de la FSPF a indiqué que les pharmaciens allaient continuer leurs actions de revendication - grève des gardes notamment - pour obtenir que le gouvernement revienne sur sa décision de baisser les taux de remise sur les génériques.

Le gouvernement cherche par tous les moyens à freiner la croissance des dépenses de santé, alors que le déficit de l'Assurance maladie devrait se creuser à 16 milliards d'euros en 2025.

MC avec AFP