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Droits de douane: Leclerc demande à Arnault de ne pas signer d'accord aux Etats-Unis "avant que l'UE ait négocié"

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Invité de la matinale de TF1, le président du comité stratégique des centres Leclerc a appelé le patron de LVMH à "jouer patriote", saluant la stratégie de l'Union européenne face aux droits de douane américains.

En pleine guerre commerciale, Michel-Edouard Leclerc lance un appel aux grands patrons français. "Nos salariés et nos collaborateurs ont besoin que les patrons jouent patriotes", a-t-il sur le plateau de TF1 ce vendredi.

Le président du comité stratégique des centres Leclerc a notamment répondu aux déclarations de Bernard Arnault lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe LVMH jeudi. A cette occasion, le patron du géant du luxe a affirmé que si les négociations entre l'Europe et les Etats-Unis aboutissaient à des droits de douane élevés, son groupe serait "forcément amené à augmenter (ses) productions américaines".

"Il ne faudra pas dire que c'est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver", a prévenu le PDG.

En réponse à ces propos, Michel-Edouard Leclerc s'est rangé derrière la position d'Emmanuel Macron, préconisant d'"être dans le même tempo". "Trump est monté comme un orang-outan sur son ring, estime-t-il. Il ne faut pas que Bernard Arnault ou Schneider Electric aillent signer leur accord avant que l'Union européenne ait négocié sinon on a l'air minable. Je lance un appel à Bernard Arnault: fais société, fais nation, ça ne t'empêchera pas d'investir aux Etats-Unis."

Les pays européens "la jouent bien"

Le président du comité stratégique des centres Leclerc prône une tactique de négociation qui ne soit pas "en ordre dispersé". "C'est vrai pour les gouvernements, c'est vrai pour les chefs d'entreprise", résume Michel-Edouard Leclerc. "On a un gars qui joue le tamtam depuis les Etats-Unis et il nous tape et dit des méchancetés sur l'Europe, Vance dit que l'Europe n'a plus de valeurs, a déploré le patron de la grande distribution. Il n'est pas très éduqué, ça mériterait un peu plus de diplomatie."

"Trump veut faire de la diplomatie tarifée comme d'autres font de l'amour tarifé. Je suis pour qu'on ne rentre pas dans ce jeu-là."

A ce titre, Michel-Edouard Leclerc salue la réaction des pays européens qui "la jouent plutôt bien" face à Washington selon lui: "l'idée de la Commission européenne de leur proposer un taux zéro sur les produits alors qu'ils sont déficitaires et de leur proposer par contre une petite taxe légère sur la grande masse des échanges financiers et les services, je trouve que c'est bien équilibré."

Timothée Talbi