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Démission d'Elisabeth Borne: combien touche un Premier ministre à la retraite?

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S'il ne perçoit pas de retraite à vie, un ancien chef du gouvernement français touche une indemnité de près de 45.000 euros lorsqu'il quitte ses fonctions. Pendant dix ans, il conserve aussi certains avantages qui expirent à ses 67 ans.

En présentant sa démission près de 20 mois après son arrivée à Matignon, Elisabeth Borne a fait une croix sur la décoration de grand officier de la Légion d'honneur qui est remise à chaque Premier ministre ayant été en poste au moins deux ans. Mais la désormais ancienne cheffe du gouvernement ne repart pas les mains vides de Matignon. Contrairement à une idée largement répandue, les anciens chefs du gouvernement ne perçoivent pas de retraite à vie.

Gabriel Attal est nommé Premier ministre
Gabriel Attal est nommé Premier ministre
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En revanche, une indemnité mensuelle de 14.910 euros leur est versée pendant les trois mois suivant leur départ, soit un total de 44.730 euros. Prévue par les ordonnances du 17 novembre 1958, cette indemnité portait même sur une durée de six mois avant une modification de l'ordonnance en 2013. Cependant, le Premier ministre doit remplir deux conditions afin d'en bénéficier: d'une part, ne pas exercer d'activité rémunérée durant les trois mois qui suivent son départ et d'autre part, répondre d'une déclaration de patrimoine et d'intérêt correcte à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Le coût des anciens Premiers ministres estimé à plus de 2,8 millions d'euros en 2019

Outre cette rémunération pécuniaire, un ancien chef du gouvernement continue de jouir de plusieurs avantages après son départ de Matignon. Pendant une durée maximale de dix ans et jusqu'à leurs 67 ans depuis une modification de 2019, ils peuvent continuer de bénéficier d'un secrétaire personnel et d'un conducteur tandis que les frais de carburant sont aussi pris en charge en vertu d'un décret de 1997.

Il y a quatre ans, Christophe Castaner, alors ministre de l'Intérieur, avait été interrogé sur le coût total que représentaient ces différents avantages des anciens Premiers ministres pour les caisses de l'Etat. Sur l'année 2019, la note dépassait ainsi les 2,8 millions d'euros dont 1,65 million d'euros de masse salariale auxquels s'ajoutent quelque 985.000 euros d'heures supplémentaires. Les frais de mission (transport, hébergement, restauration, carburant et péage) ont représenté 117.000 euros. Depuis la facture s'est de facto alourdie avec les départs de trois Premiers ministres en l'espace de trois ans et demi: Edouard Philippe, Jean Castex et donc Elisabeth Borne.

Timothée Talbi