Croissance faible, pas de gouvernement ni de budget et pourtant les entreprises continuent à embaucher: les contrats signés augmentent de 2,1% sur un an

Les locaux d'une entreprise (photo d'illustration). - Christophe PETIT TESSON © 2019 AFP
L'emploi résiste malgré une croissance faible et un contexte politique chaotique. Les signatures de contrats de travail ont augmenté de 1,1% au deuxième trimestre 2025 (après +0,1% au premier trimestre), selon les dernières données publiées par la Dares (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), ce jeudi 9 octobre. Sur un an, le nombre d'embauches est en hausse de 2,1%.
Toutefois, les entreprises embauchent surtout en CDD. Le nombre de contrats à durée déterminée signés a grimpé de 1,5%, après 0,4% en début d'année, tandis que les signatures en CDI continuent à baisser (-0,8%), précise la Dares.
Dans le détail, certains secteurs sont mieux lotis que d'autres. La situation reste difficile dans la construction et l'information-communication, alors que le tableau est plus favorable dans l'industrie (+0,9% au deuxième trimestre, après +1%), et surtout dans le tertiaire (+1,2%), en particulier non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).
"Sur un an, les embauches reculent notamment dans la construction (-3,4%) et l'information-communication (-4,8%). À l'inverse, elles sont en nette hausse dans le tertiaire non-marchand (+8,2%) et l'hébergement-restauration (+5,1%)", résume l'institut de statistiques.
En revanche, le nombre d’embauches d’intérimaires diminue par rapport à l'année dernière (-1,9%), note la Dares. L'interim est souvent considéré comme un indicateur avancé de l'évolution du marché du travail.
Perspectives dégradées
Pour l'heure, le taux de chômage reste stable en France à 7,5%, selon les dernières données de l'Insee pour second trimestre. Le taux de chômage de la population active en France demeure ainsi "légèrement supérieur" à son point le plus bas depuis 1982, de 7,1%, et inférieur de 3 points à son pic de mi-2015.
Ce taux ne prend en compte que les chômeurs qui sont à la recherche d'un emploi et sont immédiatement disponibles sur le marché du travail. Le taux d'emploi est également en légère progression, à 69,6%, soit un plus haut historique depuis le début des mesures de l'Insee en 1975. De nombreux économistes redoutent toutefois une hausse du chômage dans les prochains mois. La Banque de France anticipe ainsi une légère augmentation à 7,8% fin 2025 et en 2026.
L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est plus pessimiste, dans un contexte de "faible croissance conjuguée à la réduction des politiques de l'emploi et à un haut niveau des faillites". Dans ses prévisions d'avril, avant la crise budgétaire, l'OFCE s'attendait en effet à ce que le taux de chômage grimpe à 8,3% l'année prochaine, alors que la croissance devrait rester molle (1,1%) et inférieure à la moyenne de la zone euro.