Christine Lagarde assure que l'inflation est en "décélération constante"

"L'inflation persiste mais elle décroit". Dans un entretien au premier numéro de La Tribune du dimanche, paru ce 8 octobre, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a tenu à faire passer un message d'optimisme. Elle rappelle qu'en octobre 2022, l'inflation atteignait 10,6%. Aujourd'hui, elle est de 4,3%. "Ce qui signifie qu'en un an les efforts déployés – et les effets de base, c'est-à-dire un prix de l'énergie beaucoup moins élevé aujourd'hui qu'il y a un an – ont bien entrainé un ralentissement de l'inflation".
Christine Lagarde l'affirme, l'inflation "est même en décélération constante. C'est une bonne nouvelle". Elle déclare même "nous voulons ramener l'inflation à 2%. Et nous y parviendrons".
Mais prudence tout de même, la présidente de la BCE rappelle qu'en parallèle, la croissance faiblit. Christine Lagarde précise que la BCE a "révisé à la baisse notre perspective de croissance pour 2023, à 0,7%. Puis à 1% en 2024 et 1,5% en 2025". Le fort ralentissement de l'économie allemande y est évidemment pour quelque chose. "C'est l'un des facteurs qui pèsent en effet sur les perspectives de croissance européenne", avoue Christine Lagarde.
Les entreprises vont-elles prendre sur leurs marges?
Pour autant, trois éléments vont dans le bon sens. Tout d'abord, "nous prévoyons une hausse des chiffres de la croissance l'année prochaine. Ensuite, l'inflation est en train de baisser de manière significative. Troisième motif d'optimisme, le taux d'emploi en Europe est supérieur à celui que l'UE a connu dans le passé".
Maintenant, rappelle Christine Lagarde, il faut que les entreprises jouent le jeu. "Vont-elles accepter de prendre sur leurs marges – qui n'ont pas beaucoup évolué en 2022 – une partie des augmentations de salaire qui seront négociées cette année et la suivante? C'est une question fondamentale".