BFM Business
Economie et Social

Caissiers, éboueurs… Les salaires des métiers de la "deuxième ligne" évoluent moins vite que les autres secteurs

placeholder video
Caissiers, éboueurs ou encore agents d'entretien, entre 2019 et 2022, les employés de la "deuxième ligne" ont bénéficié d'une évolution de salaire bien moins avantageuse que celle des salariés "hors deuxième ligne", rapporte l'Insee.

Adoubés et ultra-sollicités lors de la pandémie de Covid en 2020, les salariés dits de la "deuxième ligne" —qui représentaient 6,8 millions de personnes en 2022— ont été moins avantagés en termes d'évolution de salaires que les salariés d'autres catégories entre 2019 et 2022, rapporte l'Insee dans une étude.

Plus précisément, le rapport souligne que les salaires de l'ensemble des métiers de la seconde ligne n'ont évolué que de +2,5% entre 2019 et 2022. À titre de comparaison, les salaires des professions "hors deuxième ligne" ont augmenté de +5,7% sur la période donnée.

Selon les termes employés par l'institut, les métiers de la "seconde ligne" englobent les emplois considérés comme difficiles, voire impossibles "à exercer en télétravail" et qui représentent "une activité indispensable à la continuité économique et sociale du pays", par exemple les agents d'entretien ou les caissiers.

Moins de CDI pour la "deuxième ligne"

Outre l'évolution de salaire moins avantageuse pour les employés de la deuxième ligne, la stabilité de l'emploi est également moins importante pour ces derniers. Ainsi que le met en avant l'Insee, 70% des salariés de la deuxième ligne jouissent d'un contrat à durée indeterminée (CDI), "contre 78% de l'ensemble des salariés du privé".

"En 2022, 75% des salariés de la deuxième ligne occupent un emploi à temps complet, soit 3,3 points de moins que dans le secteur privé", peut-on lire.

En revanche, lors de la première année de la crise sanitaire en 2020, la part des salariés ayant reçu des primes exceptionnelles a été plus importante pour ceux de la deuxième ligne que pour les autres catégories.

"En 2020, un quart des salariés de la deuxième ligne a perçu des primes exceptionnelles (Covid ou Pepa), pour un montant de 584 euros par bénéficiaire en moyenne", indique l'étude.

Bien que, pour l'ensemble des salariés de la deuxième ligne, la part des bénéficiaires de primes exceptionnelles soit plus élevée, le montant de celles-ci a généralement été moins élevé que pour les autres secteurs. Par exemple, les bénéficiaires du secteur privé ont perçu une prime de 603 euros en moyenne.

"Néanmoins, en 2020, ces primes exceptionnelles représentent une plus grande part du salaire perçu pour les salariés de la deuxième ligne que pour l’ensemble du privé (3,2 %, contre 2,7 %)", précise l'Insee.

Sacha Carion