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Bruno Le Maire évalue l'"impact significatif" des gilets jaunes sur l'économie française

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Face aux commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat, le ministre de l'Économie a évalué le coût du mouvement des gilets jaunes pour l'économie française. "Les images de violence abîment la France, notre réputation, notre attractivité", a-t-il regretté.

Auditionné ce mardi avec Christophe Castaner par les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat, Bruno Le Maire a tenu à détailler l'impact "significatif" des gilets jaunes sur l'économie française, trois jours après les violences qui ont émaillé le 18e acte à Paris.

"Le premier impact de cette crise est un impact de court terme qui porte sur le chiffre d'affaires des entreprises et sur leur perte d'exploitation", a débuté le ministre de l'Économie. Il a maintenu les chiffres de "0,1 point de PIB" en moins au 4e trimestre 2018 et "jusqu'à 0,2 point pour 2018/2019". Le locataire de Bercy a néanmoins appelé à la prudence face à ses évaluations, rappelant qu'il y a "des effets de report de consommation qui sont très difficiles à évaluer". 

Bruno Le Maire a aussi revu à la hausse le coût global des sinistres qui ont été recensés pendant les manifestations. Estimé à 170 millions d'euros par la Fédération française de l'assurance (FFA), sans compter l'acte 18, il est désormais évalué à "200 millions d'euros".

Baisse de la fréquentation hôtelière 

"Concrètement, cet impact est lié au blocage de certains dépôts, aux difficultés d'approvisionnement des grandes surfaces et à la baisse d'activité touristique en particulier à Paris dans le secteur de l'hôtellerie-restauration", a poursuivi Bruno Le Maire. En effet, la fréquentation hôtelière aurait reculé de 1,1% en décembre par rapport à décembre 2017 et de 5,3% à Paris. 

Il a également pointé une baisse de fréquentation des centre-villes qui a entraîné un report de consommation et une baisse des achats. 

Une prévision de croissance à 1,4%

"Les images de violence abîment la France, notre réputation, notre attractivité", a regretté Bruno Le Maire, avant de rappeler néanmoins que "ces violences ne remettent pas en cause les fondamentaux économiques de notre pays", ni "l'attractivité retrouvée depuis deux ans". 

"Nous avons été la première nation européenne en termes de d'investissements industrielle en 2017. Nous avons créé 342.000 emplois en 2017, 164.000 en 2018. Et le rythme de la création d'emplois se maintient au premier trimestre 2019", a voulu rassurer le ministre de l'Économie. 

Bruno Le Maire s'est également félicité des "4000 à 5000 emplois" rapatriés en France grâce au Brexit. Enfin, confirmant la prévision de croissance de la Banque de France à 1,4%, il a salué la "performance de la croissance économique de la France qui devrait faire en 2019 mieux que la moyenne de la zone euro".

Paul Louis