Avant la dernière réforme, près d'un allocataire du RSA sur deux était inscrit à France Travail

Près d'un allocataire du RSA sur deux était déjà inscrit en tant que demandeur d'emploi à France Travail, avant que l'inscription devienne obligatoire au 1er janvier, mais seuls quatre allocataires sur dix étaient actifs sur le marché de l'emploi, selon une étude de l'Insee. La loi pour le plein-emploi adopté en décembre 2023 prévoyait "un accompagnement socioprofessionnel renforcé" des personnes les plus éloignées du marché du travail, parmi lesquelles les allocataires du Revenu de solidarité active (RSA).
Ces derniers sont ainsi systématiquement inscrits à France Travail depuis le 1er janvier et doivent effectuer 15 heures d'activité hebdomadaire -un travail ou un suivi avec un agent- pour bénéficier de leurs allocations. L'objectif du gouvernement étant de favoriser la reprise d'activité d'un public jugé éloigné du marché du travail.
Les bénéficiaires du RSA sont plus éloignés du marché du travail
Mais une étude de l'Insee, publiée jeudi et qui porte sur les allocataires du RSA au second semestre de 2024, nuance ces assertions. Ainsi, avant même qu'ils soient systématiquement inscrits en vertu de la loi pour le plein-emploi, "44,9 % des bénéficiaires du RSA (...) déclarent être inscrits à France Travail", relève l'Insee. Dans le détail, la part des inscrits à France Travail est plus importante chez les allocataires âgés entre 30 et 54 ans (56,3%), que chez les 15-29 ans (34,6%) ou les 55-64 ans (34,2%), détaille l'institut de statistiques.
Les bénéficiaires du RSA sont néanmoins plus éloignés du marché du travail que le reste de la population de 15 à 64 ans: "Au second semestre 2024, 45,1 % des bénéficiaires du RSA sont actifs au sens du Bureau international du travail". Soit toute personne ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d'une semaine donnée ou absente de son emploi (pour congés annuels, maladie, maternité,etc.) dans une certaine durée.
Ils étaient en revanche 76,3% chez les non bénéficiaires du RSA, souligne l'étude. Pour autant, le taux d'activité des bénéficiaires du RSA est nettement plus élevé lorsqu'ils sont inscrits à France Travail (55,7 %) que lorsqu'ils ne le sont pas (36,4 %).
Enfin, les raisons de l'inactivité pour l'ensemble des bénéficiaires du RSA, inscrits ou pas à France Travail, sont liées avant tout à des problèmes d'"invalidité" et de "santé" (16,2%) ou des "raisons familiales" (14,9%) renvoyant à des problématiques de gardes d'enfant ou d'aidants de proches, selon l'enquête. Le gouvernement doit publier prochainement un décret prévoyant des sanctions en cas de manquement des allocataires dans leurs engagement, pour une application dès juin.