Arrêts maladie: Sophie Binet accuse Guillaume Kasbarian de "détester les fonctionnaires"

La volonté du gouvernement d'aligner le régime d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires sur celui des salariés du privé pourrait mettre le feu aux poudres dans la fonction publique. Selon Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, ce projet de "lutte contre l'absentéisme" pourrait faire économiser jusqu'à 1,2 milliard d'euros.
Sur BFMTV, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, estime que "cette annonce est vécue comme une insulte auprès des cinq millions de fonctionnaires qu'on fait passer pour des privilégiés ou des gens qui choisiraient d'être en arrêt maladie".
"Ce ministre de la Fonction publique déteste les fonctionnaires. Il multiplie les déclarations contre les fonctionnaires. Il faut qu'il arrête", a lancé Sophie Binet.
"Arrêter ce fonctionnaire 'bashing'"
Actuellement, les fonctionnaires ont un jour de carence en cas d'arrêt maladie quand les salariés du privé en ont trois.
"Ça me choque. D'abord, c'est mensonger", affirme la patronne de la CGT.
Elle rappelle que pour "70%" des salariés du privé, les délais de carence dont "neutralisés" grâce à des accords d'entreprises ou de branche qui permettent de "garantir le maintien de la rémunération dès le premier jour", grâce aux mutuelles ou aux conventions collectives dont ne bénéficient pas les fonctionnaires.
"Nos fonctionnaires sont parmi les moins bien payés des pays de l'OCDE. Il faut arrêter ce fonctionnaire 'bashing'", s'emporte Sophie Binet.
"C'est une proposition populiste et dangereuse qui ne va pas résoudre le cœur du problème, à savoir l'augmentation des arrêts maladie", réplique Sophie Binet en proposant "d'aller prendre de l'argent chez les plus riches avant de s'en prendre aux fonctionnaires".
"Double discours"
Dès lundi, les syndicats de fonctionnaires ont vivement réagi à cette annonce.
"Nous sommes furieux, il s'agit de tout sauf d'une mesure de justice sociale", réagit auprès de l'AFP Christian Grolier, secrétaire général de FO Fonction publique.
Pour Luc Farré, secrétaire général de l'UNSA fonction publique, dont le syndicat appelle au retrait de la mesure, "il y a un double discours".
"On remercie les agents publics quand ils interviennent pour l'intérêt général, or on les tient responsables du déficit de la France: on ne les augmente pas et on les fait payer quand ils sont malades".
