Après des contrôles ciblés, l'Assurance maladie épingle 30% d'arrêts de travail non justifiés

Selon le directeur de la Cnam, 30% des arrêts de travail se sont révélés injustifiés en 2023 après avoir réalisé 270.000 contrôles d'assurés ciblés en 2023.

L'Assurance maladie s'inquiète de la hausse des dépenses en arrêts de travail. Bien qu'une partie de cette progression s'explique par des "facteurs mécaniques", comme la hausse des salaires ou la croissance démographique, il reste environ "40%" de cette croissance "que l'on ne sait pas expliquer", a assuré ce mardi matin le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), Thomas Fatôme, sur Franceinfo.

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Des ciblages

"Il y a plein de facteurs" envisageables pour comprendre l'évolution des dépenses en arrêts maladies, a estimé Thomas Fatôme, citant "le rapport au travail", "les conditions de travail" ou encore "les risques psycho-sociaux dans l'entreprise". Mais, a-t-il également avancé, s'y ajoutent aussi "des arrêts de travail injustifiés". La Cnam a procédé à 1,2 million de contrôles en 2023 qui ont donné lieu, dans un cas sur cinq, à des convocations pour contrôler plus précisément l'état de santé du patient. "Nous avons convoqué 270.000 assurés en 2023, sur la base de ciblages", a-t-il précisé.

"Nous regardons des arrêts de travail répétitifs, des arrêts de travail où il n'y a pas de consommation de soins, où l'on se dit [qu'il] y a peut-être un risque d'abus", a expliqué Thomas Fatôme. "Dans à peu près 30% des cas, l'arrêt de travail n'est pas justifié", a-t-il ajouté.

"Il ne s'agit pas de jeter l'anathème ni sur les médecins, ni sur les assurés, ni sur les entreprises", a défendu Thomas Fatôme. Selon des chiffres de la Cnam, les dépenses d'indemnités journalières sont passées de 10,4 à 15,8 milliards d'euros entre 2015 et 2023, hors covid-19.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV