BFM Business
Economie et Social

70% des hommes pensent que les inégalités hommes-femmes se réduisent, la moitié des femmes estime que non

placeholder video
Dans le dernier baromètre de l'économie d'Odoxa, les Français interrogés mettent notamment en avant une différence d'appétence au risque pour expliquer la persistance des inégalités femmes-hommes dans le monde de l'entreprise.

Une large majorité de Français est au fait de l'existence toujours importante d'inégalités entre les femmes et les hommes, notamment dans la sphère professionnel. Et ils sont favorables à toutes les solutions visant à réduire ces inégalités selon le baromètre de l'économie réalisé par Odoxa pour BFM Business, Challenges et Agipi. Du 21 au 29 février, l'institut de sondages a mené une enquête auprès d'un échantillon de quelque 2.000 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus en appliquant la méthode des quotas.

Plus de trois personnes interrogées sur quatre estiment que favoriser la mixité est à la fois juste, nécessaire et efficace pour les entreprises sur le plan économique. Une proportion similaire pense que les femmes ont autant de qualité que les hommes pour diriger et ne prête pas d'attention particulière au fait d'être dirigé par un homme ou une femme. Deux tiers des Français estiment par ailleurs que les femmes prennent davantage en compte les questions sociétales et environnementales dans leur entreprise, ce qui ne les empêche par pour autant de garder à l'esprit la conquête de nouvelles parts de marché.

Une aversion au risque préjudiciable pour les femmes

Comme évoqué plus haut, femmes et hommes sondées se rejoignent sur le diagnostic d'une persistance des inégalités mais se distinguent quant à leur évolution. Plus de deux hommes interrogés sur trois pensent que ces inégalités se réduisent tandis que la moitié des femmes estime qu'elles ne se réduisent pas, un écart de perception particulièrement criant sur la problématique spécifique des salaires à poste égal. Malgré cette approche différente quant à la tendance évolutive des inégalités entre les deux catégories, femmes et hommes s'accordent sur le soutien de toutes les solutions visant à les réduire.

Plus que de nouvelles règles légales, une large majorité des personnes interrogées plaident plutôt pour l'incitation des femmes à avoir davantage confiance en elles et la valorisation de leurs prises de risque lesquelles sont jugées importantes dans le succès professionnel pour près de 90% des sondés. Les quelque 1.050 femmes sollicitées par Odoxa reconnaissent une aversion au risque qui a pu leur être préjudiciable dans leur carrière. Plus de 60% d'entre elles admettent ne pas prendre de risque dans leur vie professionnelle quand plus de la moitié des hommes disent le faire. De même, elles sont respectivement 62% et 51% à expliquer avoir manqué des opportunités professionnelles par manque de confiance en soi ou parce qu'elles n'avaient pas osé prendre de risque.

Le rapport à l'épargne reflète ces différences d'attrait pour le risque

L'institut Odoxa constate que les femmes ont un rapport bien plus prudent à l'investissement de leur épargne comparé aux hommes. Dans 45% des cas, elles misent avant tout sur la sécurité dans leur choix de produit d'épargne quand les hommes ne sont que 40% à privilégier ce critère. Surtout, un quart de ces derniers mettent l'accent sur la performance du produit d'épargne.

"Si elles avaient de l’argent à investir les femmes (72%) opteraient encore plus que les hommes (62%) pour 'un placement sûr avec un rendement assez faible' plutôt que pour 'un placement plus risqué mais avec un meilleur rendement'", indique Odoxa.

Cet écart s'explique par le fait que près de deux tiers des femmes perçoivent un placement dit "à risque ou dynamique" comme "un risque de perdre leurs économies", une perception qui n'est partagée que par la moitié des hommes qui sont 44% à plutôt envisager un tel placement comme une "opportunité de gagner plus d'argent".

Timothée Talbi