18 centimes, gros rouleurs... Quel visage pour la future remise sur le carburant?

La majorité et les députés Les Républicains partaient de loin, mais pourraient trouver un accord sur le carburant. Selon les informations du magazine Le Point, les positions des deux groupes à l'Assemblée se rapprochent sur la future remise sur le carburant, élément fort de la loi pouvoir d'achat actuellement en discussions dans l'hémicycle.
Côté pile, les élus de droite rejettent l'idée d'une indemnité carburant pour les "gros rouleurs" les plus modestes, contraint d'utiliser la voiture pour aller au travail.
Le dispositif ne nous convient pas, souligne Véronique Louwagie, vice-président LR de la Commission des finances, auprès de nos confrères. C'est une usine à gaz qui dépend des revenus, du nombre de kilomètres et de la possession d'un véhicule, et les classes moyennes sont exclues de tout, comme le chèque alimentaire ou la revalorisation des minima sociaux".
La disposition est pour l'instant inscrite dans le projet de la loi de finances rectificative, qui pourrait être étudié dès cette semaine à l'Assemblée, après la loi pouvoir d'achat.
Côté face, la majorité refuse tout net de se conformer à l'idée des LR concernant un litre de carburant bloqué à 1,5O euros, sachant le coût budgétaire exorbitant d'une telle mesure, et la faible acceptabilité sociale d'une remontée future des prix, une fois la taxe relevée.
18 centimes, point d'équilibre?
Invité de RTL lundi matin, Bruno Le Maire a statué sur la position de l'exécutif, certainement alignée sur celle du groupe Renaissance à l'Assemblée. Fixant des limites à un cadre de réflexion très assoupli concernant la future aide, ne "fermant pas la porte" à des discussions.
"Est-ce qu’il faut la prolonger, l’augmenter… Nous verrons quelles sont les propositions. Je ne ferme pas la porte du moment où nous restons dans le cadre budgétaire que j’ai indiqué", a insisté le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Résultat possible des tractations en coulisses - le locataire de Bercy a rencontré Véronique Louwagie et Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée, la semaine dernière - : la prolongation de la remise de 18 centimes. De quoi approcher les 1,50 euro le litre, à la faveur de la baisse des cours du pétrole qui se profile.
La mesure coûte 800 millions d'euros par mois à la France, soit quelque 4,4 milliards d'euros à trouver dans le budget 2022. L'exécutif, avec la réduction progressive de la mesure des 18 centimes dès septembre, et les chèques carburant qui doivent prendre la suite, tablait sur 2 milliards de dépenses. Reste donc à trouver le juste prix d'un compromis politique, alors que le gouvernement doit encore composer avec une majorité très relative.