"1 ou 2%": Pierre Moscovici estime que les plus aisés doivent contribuer "un peu", sans se prononcer sur la taxe Zucman

Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, le 19 juin 2023 à Paris - JULIEN DE ROSA / AFP
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé ce vendredi 19 septembre qu'il était légitime de demander aux Français les plus fortunés de contribuer "un peu" au redressement des finances publiques de la France dans le cadre du budget 2026.
Afin de réduire le déficit public et de le ramener à 3% maximum en 2029, "quantitativement, c'est plutôt vers les économies en dépenses qu'il faut se tourner que vers la fiscalité", a déclaré Pierre Moscovici sur Public Sénat, dans une émission enregistrée avant l'annonce de son départ de la Cour des comptes d'ici à la fin de l'année.
"Sans arrêt augmenter les impôts, ce n'est pas la solution", a-t-il indiqué, soulignant le niveau déjà élevé du taux de prélèvements obligatoires en France.
Mais "cela ne veut pas dire qu'il faut exclure la fiscalité", a-t-il poursuivi.
"Dans un moment où on demande à tous les Français (...) de mettre la main à la poche, à tous les Français de faire un effort, il faut que les plus riches contribuent aussi."
"Si on vous dit 1 ou 2%, c'est un peu, non?"
Une contribution des plus aisés est nécessaire, selon Pierre Moscovici, pour palier un "sentiment d'inégalité croissante, d'injustice", "le sentiment que certains sont préservés de l'effort qu'on demande à tous".
"Mettons que je sois immensément riche: qu'est-ce que ça me coûterait au fond de me dire 'Je paie un peu pour mon pays'", s'est-il interrogé.
"Si on vous dit 1 ou 2%, c'est un peu, non?", a-t-il ajouté, sans toutefois vouloir se prononcer sur une taxe dite "Zucman", du nom de l'économiste français Gabriel Zucman.
Cette taxe est réclamée par les socialistes dans le cadre du budget 2026 que le Premier ministre Sébastien Lecornu souhaite passer sans censure des oppositions. Elle prévoit une taxation de 2% par an des patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.