Des négociations commerciales en faveur du monde agricole? Le patron de Lidl n'y croit pas

Dernière ligne droite pour les négociations commerciales entre les industriels de l'agroalimentaire et les distributeurs, censées s'achever ce lundi soir à 23h59, dans le cadre de la loi Egalim. Pourtant, rien ne semble fait, tant la question des prix est tendue. "L'accord, ce soir, bien évidemment qu'il sera effectif puisque c'est la loi", explique Michel Biero, directeur exécutif des achats chez Lidl, invité sur le plateau de Good Morning Business.
Tous ceux qui dépassent, cela s'est vu ces dernières années, ont eu des sanctions. Donc l'accord sera trouvé. Maintenant, est-ce qu'il sera en faveur du monde agricole? Je ne pense pas", affirme le directeur exécutif de Lidl.
Car une fois de plus, les agriculteurs ont accusé les distributeurs de tirer les prix vers le bas tandis que ces derniers ont dénoncé les hausses de tarifs des agro-industriels. Enfin, ces derniers sont pointés du doigt pour leur manque de transparence sur leurs marges.
Comment mieux intégrer toutes les parties prenantes aux négociations
Le directeur exécutif des achats chez Lidl reconnait d'ailleurs qu'il est toujours difficile d'intégrer l'agriculteur aux négociations, y compris sur les marques grandes distributeurs (90% de ce que vend l'enseigne allemande). Contrairement aux grandes marques, "on construit un prix d'achat avec l'industriel en partant du prix de production, du coût de transformation du packaging, de la logistique", explique-t-il.
Je ne dis pas que dans l'achat des marques de distributeurs, tout est transparent de la part des industriels" car pour cela "il faut pour ça mettre l'éleveur autour de la table de négociations et qu'il nous donne son prix de production", poursuit Michel Biero.
"C'est ce que je fais malheureusement que sur 20% de mon assortiment" car "derrière il faut que l'industriel soit d'accord pour entrer dans ces démarches tripartites", poursuit Michel Biero.
Une situation qui peine à évoluer et avait d'ailleurs fait sortir de ses gonds le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, invité sur BFMTV mi-février. "Certains acteurs ne respectent pas soit la lettre, ce qui est grave, soit l'esprit de la loi Egalim qui prévoit de donner de la transparence sur les prix", tançait-il.