Crise: le moral des décideurs à son plus bas niveau depuis 6 ans

Le climat économique est anxiogène pour les décideurs, et cela se ressent sur l’indice du moral des décideurs, réalisé par Viavoice pour HEC Paris, Le Figaro et BFM Business. En baisse depuis des mois l’indice chute brutalement à - 48 en septembre, soit 6 points de perdus depuis juillet. L’économie du pays traverse des épreuves majeures, avec la reprise de l’épidémie, les fermetures d’entreprises et les annonces de plans de licenciements et cela s’en ressent.

Ainsi, 72% des décideurs sondés pour ce baromètre pensent que le niveau de vie en France va se dégrader. Dans le détail, ils sont 39% à penser que la situation se dégradera "nettement ", 33% "un peu". Ils sont en phase avec le ressenti du grand public, qui lui aussi pense à 72% que le niveau de vie va se dégrader. Mais la part des très pessimistes est plus importante, puisque 40% pensent que la dégradation sera nette.
La situation de l’emploi est au cœur de toutes les inquiétudes, au point que 91% des décideurs sont persuadés que la chômage va augmenter dans les mois qui viennent (89% parmi le grand public). Ce chiffre marque une nette augmentation des inquiétudes car il a gagné 6 points depuis le mois de juillet. Les nombreuses annonces de plan sociaux ont probablement marqué les esprits.
La réforme des retraites n'est pas une priorité
Au vu de ces craintes, il n’est pas étonnant que les décideurs soient 47% à penser que leur situation financière va en prendre un coup, avec 12% qui anticipent une nette dégradation, et 35% "un peu".
Dans ce contexte, la mise en place de la réforme des retraites ne semble pas une priorité. 46% des décideurs pensent qu’Emmanuel Macron ne doit pas tenir sa promesse de passer à un régime universel par répartition et par points. L’opposition est tout aussi marqué au sein du grand public (47%).

Parmi les changements que les décideurs souhaitent voir apportés au texte, deux se détachent nettement : l’augmentation de la pension minimum à 1000 euros pour une carrière pleine ( 77%) et la révision de la prise en compte de la pénibilité dans le calcul de la pension ( 74%).
Et pour ramener l’équilibre du régime des retraites, ils pensent en majorité qu’il faut davantage taxer les revenus du capital ( 53%) et instaurer un âge pivot (44%). L’augmentation de la CSG n‘est pas une option à leur sens ( 14% de favorables).