Covid-19: le "quoi qu'il en coûte" des tests coûtera plus d'un milliard d'euros en janvier

Depuis décembre et la propagation rapide du variant Omicron, les Français se ruent sur les tests antigénique et PCR. Sur BFM Business, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, a estimé que la campagne de tests devrait coûter 6 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année 2021.
En janvier le rythme ne s'est pas ralenti, bien au contraire. Lors de la première semaine du mois, le nombre de tests a progressé de 25% par rapport à la précédente, soit 10 millions de tests réalisés. Pour le premier mois de l'année, la facture risque d'être lourde.
Selon la cabinet d'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, le budget consacré aux tests en janvier devrait dépasser le milliard d'euros. Ce montant n'alarme pas le gouvernement, d’autant que le budget de la Sécurité Sociale prévoyait de consacrer 1,6 milliard d'euros pour les tests. Mais surtout, c'est le prix à payer pour endiguer la propagation de l'épidémie qui galope avec l'arrivée du variant Omicron.
"On assume que les tests ont un coût très important et on assume leur prise en charge totale. C’est une des conditions d’un bon fonctionnement de notre dispositif. Cela coûtera toujours moins cher qu’un lit en soin critique. Dans la période, le coût est un élément second par rapport à l’objectif de santé publique", a répondu au Parisien le ministère de la Santé.
Tests dans les centres de vaccination
Pour éviter la saturation des lits dans les hôpitaux, le gouvernement compte mettre les bouchées doubles sur les tests, comme l'a indiqué Gabriel Attal, porte-parole, dimanche sur BFMTV. Ce plan laisse sceptique les professionnels de la santé qui estiment que les pharmacies n'ont ni la surface nécessaire, ni le personnel pour encore accélérer la cadence. Depuis début janvier, les files d'attente s'allongent devant les officines et il faut patienter parfois près de deux heures pour se faire tester.
"On va demander l'ouverture de centres de dépistage près des centres de vaccination", afin qu'à des moments creux de vaccination, les professionnels sur place puissent réaliser des tests, a annoncé Gabriel Attal. Un arrêté publié ce dimanche au Journal officiel autorise les étudiants de 3e et 4e années de biologie à réaliser des tests.
Les autotests vont aussi alourdir la facture. Les services de l'Etat ont passé de grosses commandes pour ne pas en manquer. Selon la Direction générale de la santé (DGS), il y en avait 6 millions en stock chez les pharmaciens vendredi et 11 millions sont attendus cette semaine. Selon le ministère de la Santé, ceux distribués gratuitement aux cas contacts par les pharmacies seront remboursés par l’assurance maladie aux pharmaciens à hauteur d’environ 3,50 euros, soit près de trois fois le tarif prix coûtant de ceux vendus dans la grande distribution.
Les supermarchés permettront-ils d'alléger les coûts des tests en janvier? Les professionnels de la santé n'en sont pas convaincus. Contrairement à ce qui était attendu, ils poussent ceux qui se découvrent positifs à aller en pharmacie pour confirmer le résultat obtenu chez soi.
"A la différence de la France, le Royaume-Uni fait confiance à sa population pour reporter les résultats et s’isoler. On a autorisé les supermarchés [en France, NDLR] à en vendre mais on les a privés [les autotests, NDLR] de toute légitimité car il faut de toutes façons faire la queue pour faire un test et confirmer les résultats", réagit sur BFMTV Philippe Froguel, professeur de médecine au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres.
