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Coronavirus: augmenter les impôts risque "d'ajouter de la crise à la crise"

"Heureusement que nous avons fait le prélèvement à la source. Sinon une partie des Français auraient dû emprunter pour payer leurs impôts ou demander des reports", signale Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics

"Heureusement que nous avons fait le prélèvement à la source. Sinon une partie des Français auraient dû emprunter pour payer leurs impôts ou demander des reports", signale Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics - AFP

Dans un entretien à L'Obs, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, répète qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.

"Augmenter la fiscalité serait contre-productif", a expliqué Gérald Darmanin, dans un entretien publié dans L'Obs ce mardi. Pour le ministre de l’Action et des Comptes publics, une hausse des impôts pourrait même "décourager l’activité économique, l’esprit d’entreprendre, cela baisse le pouvoir d’achat des ménages et fait fuir le capital. En résumé, cela ajoute de la crise à la crise."

Le ministre estime qu'il est encore "trop tôt" pour détailler un plan de relance. Mais il affirme que "ça ne passera pas par une hausse d’impôt!". Il rappelle également que les dépenses exceptionnelles débloquées pour faire face à la crise "viennent de l’endettement".

Les recettes de l’impôt sur le revenu prévu cette année seront en baisse de 6 milliards d’euros auxquels d'ajoutent 5 milliards de baisses d’impôts décidés par le président de la République.

"Heureusement que nous avons fait le prélèvement à la source. Sinon les Français auraient dû, pour une partie d’entre eux, emprunter pour payer leurs impôts ou demander des reports", indique le ministre.

Gérald Darmanin estime que la ligne sera de poursuivre la stratégie économique et fiscale engagée par le gouvernement. "Avant l’arrivée de la crise sanitaire, le chômage était au plus bas depuis dix ans, la croissance française était l’une des plus fortes d’Europe, le pouvoir d’achat remontait, on n’avait jamais créé autant d’emplois dans les territoires industriels".

Début avril, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, tenait le même discours. Selon lui, l'augmentation des impôts "n'est pas une bonne idée de vouloir relancer la machine économique". Cela vaut pour 2020. Pour l'an prochain, Bruno Le Maire admet qu'il faudra à nouveau débattre de la politique fiscale dès 2021.

Quant à la rumeur sur "la possibilité de ponctionner de 10% les comptes de moins de 100.000 euros de tous les Français et de 15% les comptes supérieurs à 100.000 euros", le ministère de l’Economie a formellement démenti: "Il s'agit d'une fake news".

L'Etat va-t-il revenir sur l'ISF. Sur ce point Gérald Darmanin est clair: "Aucun pays n’a rétabli l’ISF. L’idéologie fiscale, ça ne marche pas, et ça ne fait qu’augmenter le chômage".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco