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Titres-restaurant: Olivia Grégoire annonce la prolongation de leur utilisation pour toutes les courses alimentaires

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Sur M6, la ministre du Commerce souligne que "cette bonne idée" sera prolongée tout au long de 2024.

C'est confirmé. L'utilisation des titres-restaurant pour réaliser toutes ses courses alimentaires en grande distribution sera prolongée en 2024.

"Rien ne change en 2024 pour les Français" a annoncé ce mardi sur M6, Olivia Grégoire, la ministre du Commerce.

"Ca va continuer tout au long de 2024, les bonnes idées, il faut les prolonger" ajoute la ministre.

Plus tôt, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie expliquait être "favorable à ce que nous prolongions au-delà du 31 décembre 2023 cette disposition permettant d'utiliser les tickets restaurant pour acheter des produits alimentaires".

"Si l'inflation baisse fortement et si nous sommes (...) sortis de la crise inflationniste, néanmoins l'augmentation des prix alimentaires reste très pénalisante pour des millions de nos compatriotes", a fait valoir Bruno Le Maire.

Mais de prévenir: "est-ce que c'est simple à faire? Non, car il faut une disposition législative", a-t-il relevé. "Au moment où je vous parle, je n'ai pas la solution législative".

Olivia Grégoire n'a pas précisé quelle méthode législative serait utilisée pour prolonger la mesure.

Pour rappel, le 1er janvier prochain, cette réglementation liée aux titres-restaurant devait connaître quelques changements, avec notamment la réduction du nombre de produits alimentaires que l'on peut acheter avec ce moyen de paiement en grande distribution.

Actuellement, il est en effet possible de régler ses achats alimentaires en supermarché avec ce titre de paiement, une possibilité offerte par la loi depuis la flambée des prix.

Pas le bon timing

"Les titres-restaurant peuvent être utilisés pour acquitter la totalité ou une partie du prix de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable (viandes, féculents, produits surgelés à cuire, etc.) conformément à l'article 6 de la loi pour la protection du pouvoir d'achat", dit cette loi d'août 2022 dont l'application devait être arrêtée le 31 décembre 2023.

Le 1er janvier devait donc acter la fin de cette mesure temporaire. Pour autant, les articles directement consommables auraient été toujours autorisés à l'achat après le 1er janvier en supermarché (à l'image des sandwichs, des plats préparés, des conserves...) mais plus ceux qui nécessistent une préparation comme les pâtes, le riz ou encore la viande fraiche.

Mais dans un contexte d'inflation alimentaire encore élevée, de nombreux Français, associations familiales et élus ont dénoncé ce retour en arrière.

Offrir "du souffle en fin de mois"

"L'idée était de renforcer le pouvoir d'achat des ménages dans une période de crise, or (...) le pouvoir d'achat est encore très éprouvé", souligne sur France Info Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles rurales, appelant elle aussi à pérenniser cette "petite mesure qui permettait d'avoir un peu de souffle en fin de mois".

L'un des leaders des titres-restaurants que nous avons interrogé confirme d'ailleurs que "le timing n'est pas le bon" pour mettre fin à la possibilité de régler tous ses achats alimentaires en supermarché avec un ticket-restaurant.

Les restaurateurs sont évidemment opposés à cette reconduction.

La mesure temporaire "a entraîné un manque à gagner très important pour des milliers de restaurateurs" et "moins d'un titre restaurant sur deux" est aujourd'hui dépensé dans un restaurant, note l'UMIH, l'Union des métiers et des industries de l'hôtelleriedans un communiqué.

Dénonçant la création d'un "titre caddie", la fédération propose plutôt un "chèque alimentaire" pour "améliorer le pouvoir d'achat des publics les plus défavorisés".

Cinq millions de salariés profitent quotidiennement de ce moyen de paiement dont 50% est financé par leurs employeurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business