Super U, Lidl... les autres distributeurs dénoncent la baguette à 29 centimes de E. Leclerc

La baguette à 29 centimes de Leclerc continue de faire réagir. Depuis qu'il a annoncé le gel du prix de sa baguette de pain blanc à 29 centimes pendant six mois, le distributeur est sous le feu des critiques. Même, désormais, du côté de ses concurrents de la grande distribution. "C'est vraiment de la com", a réagi le président de Système U, Dominique Schelcher, dans une interview publiée ce lundi par le magazine spécialisé LSA Conso.
"Mettre l’accent sur la baguette premier prix, un produit qui est constitué essentiellement de farine de blé [...] à un moment où on cherche précisément à défendre le revenu des agriculteurs français ne me semble pas très pertinent… Il y aura d'autres batailles plus importantes. Je ne pense pas que la baguette à 0,29€ soit l'attente la plus forte du moment", a estimé le patron des magasins U.
"C'est irresponsable"
Du côté de Lidl, qui avait déjà suscité l'ire des boulangers en communiquant sur une baguette vendue elle aussi 29 centimes en 2011, le ton est le même. Pour Michel Biero, à la tête de Lidl France, il est "impossible" de baisser son prix de 17% alors que les fabricants demandent "20 à 30% de hausse". "Il y a une semaine, je me suis demandé si je n’allais pas passer la baguette à 39 centimes", a-t-il assuré dans une autre interview à LSA Conso.
"C’est irresponsable d’envoyer un tel signal au monde agricole", a avancé le dirigeant. "D’ici quatre semaines, vous verrez, tous les distributeurs seront passés à 29 centimes. C’est pareil sur le porc: quand Leclerc vend le kilo à 1,69 le kilo, c’est le prix de production à la ferme, alors que le monde agricole est en train de mourir".
Leclerc se défend
Michel-Edouard Leclerc s'est défendu ce lundi matin sur le plateau de BFM Business en assurant qu'il ne vendait pas sa fameuse baguette à marge zéro. "Le prix du blé augmente mais 30% d'augmentation du prix du blé, c'est 1 centime d'augmentation sur le prix de la baguette", a-t-il affirmé. La présidente de la FNSEA, le principal syndicat agricole, avait dénoncé jeudi dernier sur BFMTV un "coup politique et démagogique".