Shrinkflation: pour Michel Biero de Lidl, "c'est du vol"

La shrinkflation, cette pratique de certains industriels de l'agroalimentaire qui consiste à baisser le poids d'un produit tout en maintenant son prix voire l'augmenter, n'en finit pas de susciter la polémique.
Qualifiée d'"arnaque" par Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, elle est vigoureusement dénoncée par les distributeurs depuis plusieurs jours. A l'image de Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France.
Sur BFMTV ce vendredi, il précise qu'aucun de ses produits (marques distributeurs) n'est concerné et qualifie cette pratique de "vol". "Ca passe inaperçu pour le consommateur sauf qu'il se fait avoir".
Le responsable nuance néanmoins le phénomène: "il faut rester mesuré, ce n'est pas des centaines de produits mais c'est vrai que certaines multinationales jouent à ce jeu, de manière intentionnelle".
Pression
Reste que les géants de la distribution entendent désormais mettre la pression sur les industriels. Carrefour va par exemple poser des étiquettes sur ces produits plus légers et plus chers.
Lidl n'ira pas aussi loin car il a "très peu de marques" nationales en rayon. Mais Michel Biero explique qu'il est "en droit de refuser" ces produits. "Je dis non sauf si l'industriel le marque sur le packaging et à ce moment là il n'y a pas de soucis".
Jeudi, le ministre de l'Economie a confirmé que dans le texte de loi qui sera présenté début octobre, visant à avancer les négociations commerciales entre distributeurs et industriels, "il y aura une disposition qui obligera les industriels à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu quand ils gardent le même packaging".
Si Lidl ne pratique pas la shrinkflation, il peut réduire tout de même parfois le poids de ses produits, mais aussi le prix. "Ce que je peux faire c'est de dire: 'j'ai un kilo de poulet que je vendais à 10 euros, je vends aujourd'hui 500 grammes à 5 euros".
La ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l'artisanat et du tourisme Olivia Grégoire a déjà missionné le Conseil national de la consommation pour réaliser une enquête sur cette pratique.