Salles de sport: la fréquentation n'est toujours pas au rendez-vous

La réouverture des salles de sport en juin dernier, un des secteurs les plus longtemps fermé lors des confinements (12 mois en cumulé), avait suscité beaucoup d'espoirs de la part des exploitants. Mais depuis cette date, l'activité reste désepérément dans le rouge, se désole l'Union Sport et Cycle qui regroupe plus de 2000 salles en France.
Le chiffre d'affaires moyen par rapport à 2019 baisse ainsi de 21% en juin, 25% en juillet, 24% en août, 20% en septembre et octobre. Le manque à gagner est évalué à 285 millions d'euros.
"Les entreprises des loisirs sportifs marchands ont perdu en moyenne 46% de leur base d'abonnés à la réouverture en juin. Les acteurs n'ont pas retrouvé la confiance de leurs abonnés et présentent des difficultés à reconstituer une nouvelle clientèle (-23% en août-octobre par rapport à 2019", explique l'organisation professionnelle.
Changements d'habitude
Cette baisse de l'activité s'explique notamment par "une peur de l'engagement". "On note une forme de frilosité voire de réticence de la part des Franças à prendre des engagement dans la durée. Toutes les formes d'abonnements sont en retrait alors que les pratiques 'à la séance' retrouvent progressivement leur niveau de 2019", poursuit l'Union Sport et Cycle. Or, le modèle économique des salles de sport s'articule autour des forfaits à l'année.
Pour les professionnels, les changements d'habitudes des Français sont également à prendre en compte. La crise sanitaire incite les gens à faire du sport à leur domicile ou en extérieur. D'ailleurs, les ventes d'articles de sport connaissent un rebond certain.
L'imposition du pass sanitaire a également eu des effets "encore palpables" sur la fréquentation estime le secteur.
Un tiers des entreprises en contentieux avec leurs bailleurs
La situation financière des exploitants est donc délicate d'autant plus que beaucoup d'entre eux attendent encore les aides dues depuis janvier: en octobre, 45% des entreprises de l'organisation sont toujours en attente de validation et/ou du paiement de ces aides.
D'autres sont juste au-dessus de la limite pour prétendre à ces aides: un tiers d'entre-elles a subi une perte de revenus comprise entre 20 et 40%, or l'octroi de ces aides intervient lorsque le chiffre d'affaires recule de 50% sur un an.
Evidemment, les trésoreries en prennent un coup et les dettes s'accumulent. Une entreprise sur 3 déclare être déjà en contentieux avec leurs bailleurs et ce chiffre pourrait augmenter de 20% d'ici la fin de l'année. Les risques de défaillances sont donc bien palpables.
L'organisation réclame donc la régularisation "en urgence" du paiement des aides dues, l'intégration du secteur dans le "Plan Indépendants" (afin d'éviter aux dirigeants d'engager leur caution personnelle en cas de liquidation), la restructuration des PGE, l'élargissement des aides et une réduction de la TVA à 10%.