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"Profitez-en !": Leclerc anticipe une invasion de produits asiatiques pas chers en Europe à cause de Donald Trump

Michel-Édouard Leclerc, le 20 mars 2019 (photo d'illustration).

Michel-Édouard Leclerc, le 20 mars 2019 (photo d'illustration). - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Michel-Édouard Leclerc a estimé "certain" qu'une "invasion" de produits asiatiques concernait l'Europe en raison des nouveaux droits de douane américains.

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres de grande distribution E.Leclerc, a estimé lundi sur France Inter que "l'invasion" attendue de produits asiatiques en Europe en raison des droits de douane américains pouvait être "une aubaine" pour les consommateurs.

"C'est certain, il va y avoir une invasion de la zone indo-pacifique. On parle de la Chine mais imaginez le Vietnam, la Corée, le Bangladesh, même la Turquie, tous ces pays face à l'incertitude d'un débouché américain vont essayer de trouver d'autres débouchés, et l'Europe est le premier débouché en termes de puissance d'achat", a commenté Michel-Édouard Leclerc sur France Inter. Il a notamment évoqué "le petit ameublement, les jouets pour enfants. Regardez l'offre de Temu et Shein, c'est plein de petites choses, c'est énorme".

En non-alimentaire

Au-delà de l'offre de ces plateformes géantes, "vous retrouvez ces produits-là y compris chez nous, chez Carrefour, chez Action, chez Lidl. Moi je suis pro-consommateur, il y a des effets d'aubaine à faire, ça ne va pas durer, je dis aux consommateurs, 'profitez-en', ce n'est quand même pas à moi patron, d'aller dire aux consommateurs, 'non non n'achetez pas'. Je ne dis pas, 'achetez chinois', je dis profitez-en tant que ça peut, ça va durer quinze jours", a-t-il affirmé.

"Sur le moment présent, aujourd'hui, avec la concurrence des produits asiatiques, il y a des baisses sur le non-alimentaire", a ajouté Michel-Édouard Leclerc.

Mais "le gouvernement a raison" de vouloir "mettre un frein". "Il va y avoir certainement des clauses écologiques, je pense qu'on a des matières pour freiner ces échanges commerciaux, des raisons de le faire, qui peuvent être acceptées et pas être conçues comme une déclaration de guerre pour ces pays-là", selon lui. Il a indiqué ne constater aucun impact dans ses magasins à la suite d'appels au boycott des produits américains.

"Trop de charges"

Concernant la fiscalité, Michel-Édouard Leclerc a une nouvelle fois estimé qu'il y avait "trop de charges", indiquant qu'il était "personnellement" en faveur d'un "transfert des charges sociales, patronales ou salariales sur les concurrents du travail, c'est à dire, le numérique, la robotique". Sur le travail le 1er mai, il a indiqué "n'être pas demandeur en tant que distributeur" de pouvoir ouvrir les magasins ce jour-là, mais a dit "comprendre que le fleuriste et le boulanger puissent ouvrir", alors que des sénateurs centristes veulent assouplir les règles.

J. Br. avec AFP