Plats préparés, poisson frais, alcool: 7 Français sur 10 disent avoir renoncé à ces produits
Face à plus de 14% d'inflation sur les produits alimentaires en février, les consommateurs français sont plus que jamais obligés de faire des choix.
Ainsi, 69% des Français disent avoir déjà renoncé "à faire certaines de leurs courses alimentaires pour des raisons de budget au cours des 12 derniers mois", selon une étude* 'zoom' de l'Observatoire Cetelem avec Harris Interactive et Toluna. Et 30% considèrent que ces renoncements ont concerné des produits essentiels.
Évidemment, ces choix sont plus prégnants chez les jeunes (83% des moins de 35 ans disent avoir renoncé à des produits) et les foyers à revenus faibles (80%).
Plats préparés et viande
Mais quels sont ces produits? Selon l'enquête, ce sont les plats préparés, sauces et vinaigrettes qui passent d'abord à la trappe (57% des interrogés) devant les poissons frais (55%), les boissons alcoolisées (54%), les chips et biscuits apéritifs (51%) ou encore la viande (50%).
Il faut également noter que 33% des interrogés ont le sentiment d'avoir renoncé aux fruits et légumes frais et 23% au lait, produits laitiers et oeufs.
Là encore, les foyers aux revenus les plus faibles sont ceux qui renoncent le plus à acheter des produits de certaines catégories. 88% de ces foyers n'ont pas acheté de produits frais et 91% des aliments "plaisir".
Mais l'ampleur de l'inflation touche désormais toutes les catégories socioprofessionnelles.
Ainsi, 54% des foyers à revenus élevés disent également avoir renoncé à certains produits: 76% dans le frais et 77% pour les aliments "plaisir". Des chiffres élevés loin d'être anodins car ils démontrent que personne n'est épargné.
Face à ces contraintes, les consommateurs déploient un arsenal d'actions pour limiter la casse. Selon l'étude, 86% se disent attentifs à ne pas gaspiller, 75% ont davantage recours aux promotions, 67% renoncent à d'autres dépenses, 65% se tournent vers les marques distributeur et low cost.
Les foyers les plus aisés se tournent également vers le low cost
Là encore, l’attrait des marques moins chères se fait ressentir quelle que soit la catégorie de revenus puisque les foyers les plus aisés sont 48% à choisir plus que d'habitude des marques low cost contre 54% pour les foyers les moins riches.
Plus inquiétant, 49% déclarent même manger en moins grande quantité, un taux qui se hisse à 59% chez les foyers à revenus faibles. 45% disent consommer plus que par le passé des produits ayant dépassé la date de péremption (50% chez les plus pauvres) et 37% disent manger moins équilibré ou des produits de moins bonne qualité (52% dans les foyers à revenus faibles).
Ces changements de comportement ont vocation à perdurer. "Chez ceux qui ont opéré des changements dans leur consommation des marques, la plupart envisagent ces changements comme pérennes (67%). À l’inverse, seuls 3% indiquent que ces adaptations vont disparaître rapidement de leurs modes de consommation" peut-on lire.
Un Français sur 2 dit manger en moins grande quantité
Il faut dire que 74% des interrogés estiment "que les prix de l’alimentation vont continuer à augmenter dans les 12 prochains mois. Seuls 8% anticipent une baisse, dont 1% seulement pense que les prix vont retrouver leur niveau d’avant l’inflation".
Rappelons que la Banque de France estime que la hausse des prix allait perdre en intensité dans les prochains mois. L’inflation se réduirait de moitié d’ici la fin de l’année avant de revenir autour des 2% à l’hiver 2024/25.
Plus globalement, les Français semblent lucides estimant à 79% que les prix de l'alimentation vont continuer à subir de fortes variations à l'avenir, et ce quel que soit l'âge. La solution? Accroître l'indépendance alimentaire même si cela implique de payer plus cher les produits. Ils sont 73% à le penser.
*: Enquête réalisée en ligne du 8 au 10 février 2023. Échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).