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Négociations commerciales: il n'y a pas de "bons et mauvais élèves" explique la DG du groupe Bel

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Interrogée sur les négociations commerciales en cours, face à la forte inflation, la directrice générale du groupe Bel a assuré qu'il y avait un "discours de vérité" avec les distributeurs.

Certaines enseignes de la grande distribution sont-elles plus récalcitrantes à accepter les hausses de prix demandées par les industriels et les agriculteurs? Invitée ce lundi matin sur BFM Business, la directrice générale du groupe Bel (Kiri, La Vache qui rit, Babybel) a répondu qu'il n'y avait pas de "bons et mauvais élèves" dans les négociations commerciales. "Aujourd'hui, avec l'ensemble de la distribution, on arrive à avoir un discours de vérité", a assuré Cécile Béliot.

"Est-ce que c'est facile ? Non. Est-ce que c'est assez rapide ? Non. [Mais] je ne dirais pas qu'il y ait des bons et des mauvais élèves, en tout cas je ne veux pas stigmatiser un client parce qu'il y a une multitude d'interlocuteurs", a avancé Cécile Béliot, précisant que cela dépend davantage "des hommes avec qui on discute" que de l'entreprise elle-même.

Le ministère de l'Agriculture a appelé vendredi dernier les enseignes de la grande distribution à accepter les hausses de tarifs pour le lait et les produits laitiers, estimant que les augmentations obtenues jusqu'à présent seraient de l'ordre de 6-7% au lieu des 12-13% attendus par les fournisseurs. "Tout est absolument vrai. Tous ces chiffres-là sont vrais", a confirmé Cécile Béliot. "C'est pour ça qu'on va continuer à augmenter les prix […]. Il faut comprendre aujourd'hui qu'on a pris un premier tsunami d'inflation et que la guerre en Ukraine n'est pas finie".

Un "mauvais débat"

Pour la directrice générale de Bel, "il faut arrêter d'opposer la pauvreté des campagnes à la pauvreté des villes" sur le sujet de l'inflation, car il s'agit d'un "mauvais débat". "Il faut évidemment revaloriser le travail de ceux et celles qui nous nourrissent et il faut aussi s'atteler au problème de la précarité alimentaire", a-t-elle estimée. "Il y a à peu près 6 à 10 millions de Français qui, quand ils rentrent dans un supermarché, comptent chaque centime" mais "ce n'est pas le cas de tout le monde".

"Tout le reste de la population doit comprendre que […] ce qu'il y a derrière ce qu'elle achète, c'est la santé, c'est le bien-être de ceux qui nous nourrissent, c'est l'impact carbone. C'est tout ça l'alimentation", a assuré Cécile Béliot.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV