Portions de Kiri plus petites: ça n’a "rien à voir avec l'inflation", se défend le groupe Bel

Le fromage Kiri a-t-il bénéficié d'une "inflation masquée"? L'association Foodwatch a dénoncé la semaine passée plusieurs marques qui auraient diminué la taille de certains de leurs produits pour en masquer les hausses de prix. L'association avait cité, entre autres, le fromage Kiri, dont la portion a été réduite de 10%, de 20 à 18 grammes. Invitée ce lundi matin sur le plateau de BFM Business, la directrice générale du groupe Bel, propriétaire de la marque, a tenu à défendre la réduction de la taille de la portion en expliquant qu'il s'agissait d'un nouveau produit.
"Il y a en ce moment un buzz qui est, en tout cas sur le cas Kiri, de l'ordre de la manipulation", a rétorqué Cécile Béliot. "Nous n'avons pas diminué le grammage d'une même recette [en raison de] l'inflation des coûts de matières premières. Ça, c'est faux […]. On parle d'un changement qui date de 18 mois" et qui n'a "rien à voir avec l'inflation aujourd'hui".
"Nous l'avons affiché sur le pack"
Selon la directrice générale du groupe Bel (également propriétaire des marques Vache qui rit, Boursin et Babybel), c'est un changement de recette qui s'est opéré dans les rayons des supermarchés, évoquant une "innovation" issue "d'années de [recherche et développement]" et "d'investissements industriels". "Nous avons mis sur le marché un nouveau produit dans lequel il n'y a que cinq ingrédients [et] pas d'additifs [ni] de conservateurs […]. Ce n'est pas le même Kiri" et "il y avait une nouvelle proposition de valeur", a répondu Cécile Béliot.
"Nous l'avons affiché sur le pack puisqu'évidemment nous voulions le faire savoir. C'était écrit 'nouvelle recette' en face avant et en face arrière il y avait 'nouveau pack, nouveau format'. Si nous n'écrivons plus 'nouveau' aujourd'hui dans les rayons c'est parce que la réglementation française dit que vous ne pouvez plus réclamer la nouveauté [au bout d'un an], ce qui est normal", a-t-elle assuré.
"Il faut de la transparence"
Diminuer la quantité d'un produit est "légal" et les entreprises "ont le droit de le faire", mais "ce qu'il faut faire, c'est de la transparence" aurpès des consommateurs, a avancé Cécile Béliot, et "c'est pour ça que je respecte infiniment le combat de Foodwatch".
"Peut-être que, parfois, la bonne proposition de valeur est de revoir les grammages [mais] il faut juste le dire", a poursuivi la directrice générale de Bel. "Je n'ai aucun problème avec la transparence. J'ai un problème sur le fait qu'on ne soit pas transparent aujourd'hui sur le cas de Kiri".