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Les petits oursons d'Haribo fêtent leur centième anniversaire

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Le géant allemand de la confiserie fête le centième anniversaire de ses "Ours d'or", nés en 1922. C'est aujourd'hui la première marque du groupe.

Des petits oursons désormais centenaires. Haribo fête le centième anniversaire de ses célèbres bonbons "Ours d'or", Goldbären en version originale allemande, nés en 1922. Un produit indissociable de la marque Haribo: pas moins de 160 millions d'oursons sortent chaque jour des lignes de production du géant allemand de la confiserie. C'est aujourd'hui, de loin, la première référence du groupe au niveau mondial, pour qui elle représente près d'un tiers du chiffre d'affaires.

Ces oursons gélifiés sont presque aussi vieux que l'entreprise elle-même. Hans Riegel, qui a fondé Haribo en 1920, avait besoin d'un produit vedette. Contrairement aux habitudes de l'époque, il décide de donner une forme à son bonbon: il choisit l'ours et le nomme Tanzbär, "ours dansant", s'inspirant de ces spectacles populaires en Allemagne jusqu'au début du XXe siècle. Le Tanzbär, fabriqué avec de la gomme arabique et non de la gélatine comme aujourd'hui, reçoit ses couleurs et ses arômes la même année.

Un sachet de Goldbären vendu en Allemagne en 1961.
Un sachet de Goldbären vendu en Allemagne en 1961. © Haribo

Vendu à l'unité, il connaît un succès notable dans un pays ravagé par l'inflation. Après-guerre, lorsque les fils d'Hans Riegel reprennent l'entreprise, il connaît une seconde jeunesse. C'est dans les années 1960 qu'est véritablement créé le bonbon tel qu'on le connaît aujourd'hui. Le sachet remplace la boîte en fer blanc pour s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation. Le Tanzbär est renommé Goldbären. Produit désormais en masse, il quitte sa terre natale pour s'exporter un peu partout en Europe

Relooking des années 1960

Surtout, c'est un relooking complet: l'ourson devient plus petit, plus rond, plus coloré. "C'est un coup de génie marketing", assure Jean-Philippe André, président de Haribo France, pour qui l'ourson a "accompagné le développement du groupe". La recette a peu évolué depuis cette époque-là, mais elle s'adapte aux clients: les dimensions ne bougent pas (10 millimètres de large sur 23 millimètres de haut pour 2,3 grammes exactement) mais le goût, la couleur ou la texture peuvent varier d'un pays à l'autre.

"La texture du bonbon est plus ferme en Allemagne, et plus souple en France, en Italie ou en Espagne, sous le même packaging", explique Jean-Philippe André, qui précise qu'on ne retrouve que cinq goûts différents, au lieu de six habituellement, dans certains pays.

Haribo compte sur l'anniversaire de son produit phare pour lui redonner un coup de projecteur. Outre une nouvelle campagne publicitaire à la télévision, une édition limitée aux jus de fruits devrait prochainement débarquer dans les supermarchés français pour surfer sur la vague de la naturalité, comme le font d'autres marques de confiserie. "C'est un test grandeur nature sur ce produit pour observer la réaction des clients dans les magasins", note Jean-Philippe André.

Tagada, Schtroumpfs et Dragibus

Car, contrairement à d'autres pays comme les États-Unis, où les oursons représentent 80% des ventes du groupe, la concurrence est rude dans l'Hexagone au sein même du portefeuille Haribo, qui pèse 43% en valeur du marché tricolore de la confiserie de sucre. Les Français préfèrent les Tagada, Schtroumpfs, Dragibus et autres crocodiles: pour chaque kilogramme de Goldbears vendus, Haribo écoule à peu près cinq kilogrammes de Dragibus. Il y a encore de l'espace pour les oursons.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV