La France veut fermer d'ici deux ans son dernier centre public de traitement des chèques, bientôt la fin de ce moyen de paiement?

Alors qu'il représentaient 37% des transactions en 2000, les chèques ne sont désormais utilisés que dans 3% des cas en 2024. Ces bouts de papiers que les banques n'envoient plus systématiquement à leurs clients sont en voie de disparition depuis quelques années, accélérée désormais avec l'arrêt envisagé du dernier centre de traitement du Trésor public en 2027.
Il faut dire que le chèque a fait son temps. Jugé trop facilement falsifiable, ce moyen de paiement est également coûteux à prendre en charge. Selon les informations du Monde, seuls 39 millions de chèques ont été encaissés en 2024 par le Trésor, un service de l'État rattaché au ministère des Finances, en baisse vertigineuse de 72% en 15 ans.
Coûteux et vieillot pour les banques et l'État
Si les Français appréciaient le chèque pour payer le loyer, envoyer une caution, ou encore payer en plusieurs fois, les solutions plus modernes ont pris le pas.La carte bancaire est devenue majoritaire, encore plus avec les moyens de paiement sans contact comme Apple Pay, tout comme les cartes virtuelles ou les plateformes comme Lydia et Paypal.
L'époque où l'on sortait son carnet de chèque, parfois aux couleurs d'une région, d'un événement, ou de couleur neutre, semble révolue. D'autant que l'État a fait en sorte de réduire drastiquement ce moyen de paiement. Pour les impôts, il ne faut pas dépasser 300 euros, sous peine de devoir payer une majoration de 0,2%. Dans les magasins comme dans les grandes surfaces, le chèque n'est quasiment plus accepté non plus.
Pour traiter ces chèques, le Trésor public passe donc par un unique centre de traitement encore ouvert, mais qui pourrait disparaître dans les deux ans qui viennent. L'État passerait alors par un acteur privé, Tessi, qui a déjà remporté une partie des activités lors de périodes importantes. Une fermeture qui concernerait jusqu'à cinquante postes, alerte la CFDT, qui voudrait plutôt une modernisation des équipements.
Même si le Trésor souhaite les voir disparaître, les chèques ne sont pas prêts de mourir complètement. Ils restent utiles pour de nombreuses démarches et peuvent aussi s'avérer être un bon moyen de paiement différé -certaines banques ne l'encaissant pas avant plusieurs jours. Dans le commerce, pour refuser un chèque, le paiement en espèces et en carte bancaire doit être possible.