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Jean Roch, propriétaire du VIP Room: "Nous sommes encore les punis de l’histoire"

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Le propriétaire du VIP Room Jean Roch s’est montré très pessimiste sur l’avenir des boîtes de nuit, après l’annonce de leur fermeture dès ce vendredi par le Premier ministre Jean Castex.

"Nous sommes encore les punis de l’histoire". Ce mardi matin, après l’annonce de la fermeture des discothèques, Jean Roch clame sa colère sur BFMTV.

"Nous sommes toujours confrontés aux mêmes situations. Nous sommes encore les punis de l’histoire. Nous sommes restés fermés quinze mois, on rouvre quatre mois puis on referme à nouveau. Nous avons été les derniers à avoir été rouverts, a résumé le patron du VIP Room, la célèbre boîte de nuit de Saint-Tropez, amer. Je ne vois pas d’issue à cette situation".

"C’est humainement impossible de continuer à faire cette profession"

Le Premier ministre Jean Castex a en effet annoncé ce lundi la fermeture des 1200 discothèques françaises dès ce vendredi, pour quatre semaines, dans le cadre des mesures pour lutter contre la 5e vague de coronavirus. Or le mois de décembre est un mois traditionnellement riche en festivités dans ces établissements, avec comme point d’orgue le 31 décembre. Des festivités que les propriétaires et gérants des boîtes de nuit avaient déjà commencé à organiser et pour lesquels ils avaient déjà engagé des fonds.

"Quinze jours avant, il faut rembourser les clients du Nouvel An, rembourser les fêtes de fin d’année. Une semaine d’ouverture était prévue [au VIP Room de Saint-Tropez, NDLR], les équipes étaient concentrées à fond sur cette période là, elles n’ont pas pris des postes dans d’autres endroits notamment à l’étranger, on les encourage à faire ce métier en France. Je ne sais pas quel est l’avenir des gens qui font ce métier, a poursuivi Jean Roch. Je ne sais pas si ce métier a un avenir tout court".

"On s’étonne d’avoir autant de mal à recruter mais les gens qui font les métiers de nuit changent de profession, ils s’orientent vers d’autres directions, poursuit Jean Roch. C’est humainement impossible de continuer à faire cette profession, c’est une profession de philanthrope, surtout que systématiquement, le clubbing est frappé en premier par les interdictions".

Alain Griset reçoit les professionnels cet après-midi

Dès hier soir, les patrons de boîte de nuit faisaient surtout part de leurs inquiétudes sur la durée réelle de cette nouvelle fermeture. "Je ne crois pas du tout que ce soit une fermeture pour un mois. Je ne vois pas fin décembre ce que qui va se passer: est-ce que ce variant aura disparu?, s’est inquiété Jean Roch. J’ai peur que ce soit une première introduction d’un mois qui devienne peut-être deux mois".

Et de pointer du doigt d’autres rassemblements: "la question que je me pose, que se passe-t-il quand il y a des meetings politiques comme le week-end dernier? Quelle est la différence avec les clubs ? Aucun club ne fait 10.000, 15.000 personnes nulle part et la campagne ne va pas s’arrêter pour autant. […] Les politiciens ont le droit de faire 10.000 à 15.000 personnes pour leur électorat et nous, on n’a pas le droit de faire venir 300 à 400 personnes dans les clubs".

Le patron du VIP Room alerte plus largement sur les métiers de l’évènementiel, des loisirs, et sur leur pérennité. Une inquiétude à laquelle va tenter de répondre le gouvernement. Le ministre des PME Alain Griset recevra ce mardi après-midi les professionnels du secteur.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web