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Inflation: les Français surestiment la hausse des prix et privilégient les enseignes discount

Des produits alimentaires et des achats sont placés sur le tapis roulant à la caisse du supermarché de Septemes-les-Vallons, près de Marseille, en novembre 2022.

Des produits alimentaires et des achats sont placés sur le tapis roulant à la caisse du supermarché de Septemes-les-Vallons, près de Marseille, en novembre 2022. - Christophe SIMON / AFP

Interrogés sur leur pouvoir d'achat, les Français font état d'une perception faussée de l'inflation, ce qui peut expliquer des comportements prudents. Les enseignes discount restent privilégiées.

Une vision distordue? Dans une enquête d'OpinionWay pour Bonial parue en août (application qui recense les promotions des magasins), les Français interrogés conservent une vision des prix en hausse, mais une augmentation assez éloignée de la réalité. 74% des personnes interrogées considèrent toujours que les prix augmentent pour les achats contraints, et 72% pour les achats alimentaires, ce qui est statistiquement vrai. Néanmoins, la hausse des prix ressentie est très largement surestimée.

Une évaluation faussée de la hausse des prix

Selon les répondants, le pourcentage d'augmentation moyen des prix serait de 17% sur un an, alors qu'il est en réalité de 1,8% sur un an selon les derniers chiffres de l'Insee. Des hausses principalement tirées par l'énergie (22% de hausse selon les répondants), talonnées par les produits alimentaires et les coûts des vacances et loisirs.

Des chiffres à mettre en lien avec les perceptions du pouvoir d'achat des interrogés. Elles sont essentiellement négatives à 76% (inquiet, mécontent, impuissant, etc). Mais en parallèle, les ressentis positifs (36%) restent stables et à leur plus haut niveau depuis 2022. Un chiffre à mettre en parallèle avec le baromètre CSA Research pour Cofidis qui témoignait d'une part significative des sondés considérant avoir un pouvoir d'achat élevé.

72% des interrogés estiment que leurs revenus leur permettent de financer leurs dépenses mensuelles

Dans le détail, les répondants estiment en effet à 72% que leur pouvoir d'achat permet de financer les dépenses jusqu'à la fin du mois, un chiffre en hausse de trois points par rapport à juin. Près de sept interrogés sur dix estiment qu'il permet de vivre décemment, ce qui renvoie aux discussions sur le salaire décent, notamment mises en lumière par le président de Michelin en mai dernier.

Concernant les achats non contraints, 54% des interrogés jugent que leurs revenus leur permettent de se faire plaisir, un chiffre plus faible mais également en hausse sur la période de trois points.

Lidl et Action en pôle position pour faire des économies

En conséquence de leurs marges de manœuvre qui restent perçues comme limitées, la proportion des répondants prêts à faire évoluer ses comportements d'achat reste importante avec près de trois répondants sur quatre. En tête des intentions: rester attentif aux prix et rechercher davantage les promotions.

Sur le podium des enseignes qui permettent d'améliorer le pouvoir d'achat Lidl occupe la première position pour l'alimentaire et Action pour le non-alimentaire. Enfin, pour réaliser les achats de rentrée, E.Leclerc faisait figure de favori.

L'enquête a été réalisée sur la base d'un échantillon de 1010 personnes, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué sur la base de la méthode des quotas, et interrogé sur la période du 31 juillet au 2 août 2024.

Marine Landau