BFM Business
Conso

Confinement: le samedi n'est plus le grand jour des courses

Les Français étalent leurs courses sur la semaine

Les Français étalent leurs courses sur la semaine - Denis Charlet- AFP

Depuis le début du confinement, le poids du samedi dans le chiffre d'affaires des magasins alimentaires a fortement reculé. Le jour le plus fréquenté est désormais le vendredi.

C’est un bouleversement majeur pour la grande distribution. Avec la mise en place du confinement, les différentes enseignes ont été contraintes de se réorganiser pour s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation des Français

Car les consommateurs qui peuvent désormais mieux gérer leur temps ne font plus leurs courses comme ils les faisaient avant l’épidémie. Ainsi, les achats alimentaires "sont désormais une tâche quotidienne, faisant du week-end une période presque banale" marquée par une baisse de fréquentation des magasins de 23% en moyenne depuis le début du confinement, note l’institut Nielsen dans sa dernière étude. 

La semaine grignote l'activité du week-end

Le vendredi, qui représente aujourd’hui 19,1% du chiffre d’affaires de la grande distribution contre 18,3% avant l’épidémie, devient la journée la plus la plus active pour le secteur. A l’inverse, les ventes enregistrées le samedi recule à 17,2%, contre 21,8% en temps normal. Les grands hypermarchés ont même perdu le tiers de leur activité sur cette journée et 150 magasins en France (dont 40% en région parisienne) affirment que le samedi est devenu la plus petite journée de la semaine. 

L’étalement sur la semaine des courses alimentaires des Français conduit par ailleurs la grande distribution à reconsidérer la période allant du lundi au jeudi. Le premier jour de la semaine pèse désormais 15,4% dans le chiffre d’affaires du secteur contre 13,7% avant confinement. Des hausses également constatées le mardi (15,1% contre 13,7%), le mercredi (14,8% contre 13,3%) et le jeudi (16,1% contre 14,3%).

Les achats mieux répartis sur la semaine
Les achats mieux répartis sur la semaine © Nielsen

Le dimanche est en revanche à la peine. Son poids dans les ventes hebdomadaires a été divisé par deux, passant de 5 à 2,3%. Il faut dire que les fermetures dominicales sont beaucoup plus nombreuses depuis l’entrée en vigueur du confinement.

"Seuls 54% des magasins étaient ainsi ouverts le dimanche 5 avril, contre 83% le 1er mars, avant l’épidémie", rappelle l’institut Nielsen. L’Ile-de-France se démarque néanmoins avec 80% des magasins qui étaient encore ouverts le 5 avril. 

Le e-commerce moins dépendant du samedi

La prolongation du confinement risque d’accentuer ce phénomène de répartition des achats alimentaires sur la semaine. Car "le poids des jours dans les ventes hebdomadaires est à mettre en regard de l’accélération des ventes en e-commerce (drive et livraison à domicile) et en proximité. Ces circuits sont moins dépendants du samedi, et font en ce moment le plein de nouveaux clients", explique Daniel Ducrocq, Directeur du service Distribution chez Nielsen. 

Et de conclure: "Reste à savoir si la crise économique qui suivra la crise sanitaire ne sera pas salutaire pour les enseignes d’hypers et de supermarchés les mieux placées en prix, fortes en marques propres et mieux disantes en promotion”.
Paul Louis