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Cajoo, Gorillas... Le quick commerce grignote déjà des parts de marché aux superettes des villes

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Avec plus d'une dizaine d'acteurs dans les grandes villes de France, le quick commerce a trouvé son public en un an à peine. Chaque mois, ces applications grignotent des parts de marché aux acteurs historiques.

Cajoo, Gorillas, Getir, Dija, Yango Deli... En un an, plus de dix acteurs de quick commerce (commerce rapide) ont débarqué dans les grandes villes françaises comme Paris, Lille, Lyon ou Bordeaux. Ces applications, qui promettent de livrer leurs courses aux clients en seulement dix minutes, ont très rapidement rencontré leur public. A tel point qu'elles grignotent déjà des parts de marché aux acteurs historiques.

Pour s'en rendre compte, le cabinet Foxintelligence a étudié les volumes de commandes en Île-de-France de certains acteurs du quick commerce (Dija, Getir, Kol, Flink, Gorillas), de Carrefour (Market et City), et de Franprix. En octobre 2021, le quick commerce représentait de 50% des volumes d'achat alimentaires, contre à peine 20% en mai. Une progression fulgurante.

Parts de marché relatives entre le Quick Commerce et les acteurs historiques
Parts de marché relatives entre le Quick Commerce et les acteurs historiques © Foxintelligence

Ces services pourraient surtout concurrencer les supérettes qui pratiquent elles-aussi des prix plus élevés. Alors que ces enseignes de proximité étaient plébiscitées pendant le premier confinement, les supérettes (moins de 400 mètres carrés) sont désormais en net recul en Europe de l'Ouest, selon les données de NielsenIQ. Leur chiffre d'affaires était en baisse de 2,8% en octobre 2021, comparé à l'année précédente.

Un marché déjà très concurrentiel

Jamais un service ne s'était aussi rapidement déployé que le quick commerce. Ce succès fulgurant intéresse les distributeurs historiques, qui ne veulent pas louper le coche. Carrefour s'est ainsi allié à Cajoo et Uber Eats pour lancer Carrefour Sprint, un service de livraison rapide proposant 2000 produits alimentaires et non alimentaires de marque nationale et à marque Carrefour.

Reste à savoir combien d'acteurs survivront dans ce marché déjà très concurrentiel, surtout que leur modèle économique n'est pas rentable. Avec une livraison facturée quelques euros seulement et des livreurs en CDI, il faudrait que chacun d'entre eux réalisent une petite dizaine de livraisons par heure, ce qui paraît pour le moment impossible.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech