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"C'est le reste qui augmente": la porte-parole du gouvernement pas favorable à une baisse du prix de l'alimentation

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La porte-parole du gouvernement Sophie Primas estime que les prix de l'alimentation ne doivent pas baisser, car ils doivent "rémunérer les agriculteurs".

La porte-parole du gouvernement appelle à regarder au-delà du caddie. Invitée sur le plateau de BFMTV, Sophie Primas a dénoncé le coût des dépenses hors alimentation. "Souvent on regarde le prix du caddie et on oublie le reste", assure-t-elle.

"C'est tout le reste qui augmente", explique la ministre en pointant "le coût du logement, celui des assurances".

"Le logement en particulier est une composante extrêmement importante, on voit des jeunes qui retournent habiter chez les parents", regrette la ministre.

"Les prix à l’achat ont été multiplié par deux en 25 ans", explique la présidente du site de petites annonces PAP Immobilier Corinne Jolly. "C'est le premier poste de dépenses, c’est celui qui a le plus augmenté. L’alimentation a baissé, l’habillement a baissé, si on regarde en proproportion du budget."

"Aujourd'hui, un jeune ne peut pas acheter comme ses parents l’ont fait, ça donne un sentiment de déclassement", souligne Corinne Jolly.

"Il y a des dépenses qui sont devenues extrêmement importantes et qu'on a pas vu augmenté, on n'y a pas prêté attention, notamment le logement", confirme Grégory Caret, directeur de l’observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir.

"L’alimentation a un prix"

"En 20 ans, pour ceux qui ont la chance d'emprunter, la durée moyenne d'emprunt est passée de 8 ans à 13 ans", pointe le spécialiste. "L'énergie a beaucoup augmenté, sur les trois dernières années, l'électricité c'est +50% pour les particuliers", ajoute-t-il, citant aussi les assurances habitations et santé.

Ce sont ces prix, selon Sophie Primas, qui doivent baisser et pas ceux de l'alimentation. "Il y a 15 ans, l’alimentation représentait entre 17 et 19% de nos revenus, aujourd'hui, c’est 11%", souligne-t-elle.

"L’alimentation a un prix, elle doit aussi rémunérer les agriculteurs", martèle-t-elle.

"On a été habitués à une désinflation sur ces produits, il y a eu de plus en plus de promos, une guerre des prix très très importante, et à la fin on arrivait à des aberrations économiques, à la fin on détruit la valeur", a-t-elle souligné.

Marine Cardot