Bagages à main facturés: sept compagnies aériennes attaquées par des associations européennes de consommateurs

Les associations européennes de consommateurs reviennent à la charge. Il y a deux mois, une quarantaine d'entre elles appelaient Bruxelles à "rester du côté des consommateurs" dans le conflit qui oppose certains pays de l'Union européenne aux compagnies aériennes à bas coût, accusées de pratiques commerciales abusives. Aujourd'hui, 16 organisations membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), dont l'UFC-Que Choisir et la CLCV côté français, saisissent la Commission européenne et le réseau des autorités de protection des consommateurs (CPC),parmi lesquelles la DGCCRF française.
En cause, la politique de facturation des bagages à main de sept compagnies aériennes: Easyjet, Norvegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair. Après de nombreuses plaintes de consommateurs à ce sujet, les associations ont examiné les sites de plusieurs compagnies aériennes et il est ressorti de l'analyse que ces sept-là appliquent des frais pour des bagages à main de taille raisonnable: 23 euros par vol avec Volotea, 36 euros du côté de Ryanair ou encore près de 43 euros chez Easyjet.
Une pratique commerciale d'autant plus litigieuse que les dimensions des "petits" ou "grands" bagages acceptés varient d'une compagnie à l'autre. Et en cas de non-respect de ces dimensions, les voyageurs peuvent se voir facturer des frais allant jusqu'à 280 euros.
Une amende de 179 millions d'euros infligée par Madrid il y a six mois
Le BEUC s'appuie donc sur une décision de la Cour de justice de l'Union européenne qui avait jugé en 2014 que le bagage cabine était un élément "nécessaire du transport de passagers" et ne devait donc pas être soumis à des frais additionnels, à condition cependant qu'il respecte des dimensions raisonnables. Le Bureau européen des unions de consommateurs appelle Bruxelles et les autorités CPC à intervenir pour qu'une enquête soit diligentée au niveau communautaire et que les pratiques commerciales des compagnies aériennes en la matière soit sanctionnée.
Fin novembre, l'Espagne avait déjà infligé une amende de 179 millions d'euros à cinq compagnies à bas coût (Ryanair, Vueling, Easyjet, Volotea et Norwegian), sanctionnées pour facturer les bagages à main des passagers et faire payer le choix du siège aux voyageurs accompagnant des personnes dépendantes. Ces amendes avait été dénoncées par l'IATA, organisation réunissant plus de 330 compagnies aériennes, mais aussi par Ryanair: le groupe irlandais, qui a écopé à lui seul de 107 millions d'euros d'amende, avait décidé de contester ces amendes, qualifiées d'"illégales", devant la justice européenne.
"Les avions sont pleins, nous ne pouvons pas transporter un nombre illimité de bagages à main", a insisté le patron de Ryanair Michael O'Leary, qui n'a cessé depuis d'attaquer le ministre espagnol de la Consommation, Pablo Bustinduy, qualifié de "communiste fou" et d'élu "naïf".