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"Certains industriels font les 'Trump' mais ça ne marchera pas": Leclerc s'en prend aux grandes marques qui veulent augmenter leurs prix

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Sur BFMTV, Michel-Edouard Leclerc s'est moqué des grandes marques qui cherchent le rapport de force avec la grande distribution lorsqu'elles n'obtiennent pas gain de cause sur les prix. Mais le distributeur reste plutôt optimiste sur l'issue des négociations.

Tous les coups (médiatiques) sont permis pour faire baisser les prix. En pleine négociation commerciale sur les prix qui seront pratiqués en 2025, la grande distribution court les plateaux pour mettre la pression sur les industriels.

Mais cela semble marcher. C'est en tout cas ce qu'a affirmé ce mercredi Michel-Edouard Leclerc sur BFMTV et RMC.

"On a déjà obtenu des choses, assure-t-il. Depuis deux-trois mois, on a plus de 3.000 articles qui ont commencé à baisser. On retrouvera pas les prix d'avant. Mais les fournisseurs ont commencé à vouloir aller reconquérir la confiance des consommateurs."

"Ça ne marchera pas"

Pour le patron des centres E.Leclerc, les grandes marques auraient tout intérêt à cesser d'augmenter leurs tarifs voire à les baisser sérieusement.

"Il y en a dont les prix avaient énormément augmenté, rappelle-t-il. Quelques fois les grandes marques avaient perdu 6 points de parts de marché. Nous avons demandé aux industriels d'étaler les nouvelles hausses voire on est allé chercher de la déflation."

Si la plupart des fournisseurs de la grande distribution semblent se montrer raisonnables, ce n'est pas le cas de toutes, à commencer par celles de certains grands groupes. Dominique Schelcher de Coopérative U évoquait la semaine dernière sur BFMTV des hausses de 5 à 7% qui ne seraient pas justifiées dans le contexte actuel.

"Des industriels font les "Trump" et préfèrent ne pas nous vendre et nous disent qu'on devrait les payer pour avoir leurs produits dans nos rayons, reconnaît Michel-Edouard Leclerc. C'est ça que j'appelle faire le "Trump", c'est-à-dire faire un peu le coq. Mais avec nous, ça ne marchera pas."

Selon le distributeur, la plupart des ruptures en rayons constatées l'année dernière seraient le fait d'industriels qui n'ayant pas obtenu gain de cause sur les prix de vente auraient cessé de livrer les magasins.

"On parle toujours du rapport de force avec des distributeurs qui se donnent le pouvoir de virer des marques mais l'inverse existe aussi", conclut-il.
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco