Bruno Le Maire sur les salaires: "le travail doit payer"
La croissance économique est de retour, place à la croissance des salaires. C'est le message qu'a tenu à marteler Bruno Le Maire devant les entrepreneurs lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), l’université d’été du Medef.
Invité sur BFM Business, le ministre de l'Economie a tenu à saluer l'action des entreprises en France durant la crise qui a permis d'éviter "le drame social". Néanmoins, l'hôte de Bercy qui projette une croissance de 6% en 2021 pour l'économie française, estime que la pénurie de main d'oeuvre l'inquiète.
"J'attends d'eux [les entrepreneurs] qu'ils embauchent et ils le font. J'attends d'eux qu'ils investissent et ils le font. La troisième chose que je propose c'est que nous nous mettions tous autour d'une table et que nous regardions secteur par secteur, type d'activité par type d'activité, type de contrat par type de contrat pour voir quels sont les problèmes de rémunérations qui continuent à se poser en France. Le travail doit payer", assure Bruno Le Maire.
Le ministre de l'Economie a pointé un certain nombre de secteurs qui peinent à recruter car ils sont selon lui trop peu attractifs.
"Il y a un certain nombre d'activités ça peut être dans la restauration, dans le médico-social, chez des salariés peu qualifiés où il y a des niveaux de rémunération qui ne sont pas attractifs et tout le monde est perdant, explique le ministre. Les entreprises parce qu'elles n'arrivent pas à trouver leurs besoins et les salariés eux-mêmes qui trouvent qu'ils n'ont pas la juste rémunération de leur travail."
"Tous les jeunes ne sont pas des fainéants"
Alors que de nombreuses entreprises peinent à recruter et pointent la responsabilité des jeunes, Bruno Le Maire écarte cette explication et assure que c'est le monde du travail qui doit s'adapter aux nouvelles attentes.
"On ne va pas très loin quand on dit "tous les jeunes sont des fainéants, ils ne veulent plus bosser", je ne crois pas du tout que ce soit la réalité, estime le ministre de l'Economie. Il vaut mieux regarder sereinement quels sont les horaires de travail, quelles sont les contraintes matérielles, quel est le niveau de rémunération. Est-ce que ça correspond à ce que peut être l'attente d'un jeune de 18, 20, 22 ans aujourd'hui? Plutôt que de pointer du doigt ou de faire des leçons de morale, il faut apporter les réponses qui passent par une meilleure rémunération."
Avant de rappeler que l'Etat a mis en place ou renforcer certaines mesures ces dernières années pour améliorer le pouvoir d'achat des salariés comme la prime d'activité, la prime défiscalisée, l'intéressement ou encore la participation.
"Regardons ensemble si on ne peut faire davantage pour qu'il y ait une meilleure rémunération dans notre pays", conclut le ministre.
